OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 La télévision musicale fait son comeback http://owni.fr/2011/02/09/la-television-musicale-fait-son-comeback/ http://owni.fr/2011/02/09/la-television-musicale-fait-son-comeback/#comments Wed, 09 Feb 2011 13:03:30 +0000 Music Ally http://owni.fr/?p=30219 Nous avons tenté d’éviter de nous attarder sur les séries de pronostiques 2011 érigées par les “gourous” de l’industrie qui, même si formulées par des personnes respectables et dotées de talents incontestables, peuvent parfois nous induire en erreur ou nous ôter nos idées folles pourtant réalisables et peut-être mêmes géniales. Nous avons donc opté pour cet article, extrait d’un bilan élaboré par Music Ally (dont vous pourrez trouver la série originale ici), qui résume la situation actuelle d’un point de vue américain sans pour autant prétendre prédire l’avenir.

Cet article est la dixième partie de la série des tendances 2010 publiée sur Music Ally. Retrouvez la première partie de cette série.

Si Pandora et Spotify sont deux des success stories de 2010, alors Vevo en était une troisième. Il enregistre actuellement environ 500 millions de visionnages de clips par mois, sur le site ou via iPhone. Et ça n’est qu’une des façons dont la télévision et la musique se rapprochent.

Avec YouTube, Vevo a prouvé qu’il y avait une énorme demande de vidéos musicales en ligne, surtout quand elles sont proposées gratuitement, avec de la publicité. Un modèle sujet à controverse pour la musique en streaming, mais qui est moins problématique pour la vidéo, peut-être parce que le nombre de vidéos vendues auparavant était trop bas pour justifier les craintes de cannibalisation.

Une tendance importante pour Vevo cette année a été son évolution d’un simple rôle de diffusion à celui de programmation, offrant des concerts en streaming et des émissions musicales à son audience. Qui aurait pu prédire que le MTV du Web 2.0 allait partiellement appartenir aux majors ? En fait, peut-être que ça n’était pas aussi difficile à prévoir, étant donné la façon dont les ayants-droits ont manqué le coche (et les revenus) lorsque MTV a été lancée.

Une des nouvelles fonctionnalités, Vevo Evolved, une partie du site dédiée aux vidéos musicales innovantes, a commencé avec “un clip dont vous êtes le héros” de Andy Grammer. Cette année, il était loin d’être le seul artiste à explorer les différentes possibilités des vidéos interactives : Robyn, Arcade Fire, Cassius et Tiffany Page s’y sont également essayés.

Le buzz autour de Vevo ne doit pas faire oublier le fait que les vidéos de musique en ligne ont donné lieu à quelques prises de bec en 2010 : la plus notable lorsque UMG a retiré son catalogue des sites web de MTV, suite à des négociations dans lesquelles Vevo était impliqué. Pendant ce temps, WMG toujours réfractaire à Vevo, préférait conclure un accord avec… MTV.

Une autre tendance distincte est le mouvement de la musique vers la télévision traditionnelle, la boîte dans le coin du salon. 2010 a vu des entreprises différentes – Google et Samsung y compris – lancer des télévisions connectées capable de télécharger des applications. Pandora et Napster sont depuis longtemps sur ce marché, mais il faut s’attendre à ce que tous les services de streaming les y rejoignent en 2011.

Pendant ce temps, comme l’a montré Spotify, il y a des accords à conclure avec les acteurs du secteur des télécoms qui proposent une offre triple-play (haut-débit, mobile et TV). Virgin Media doit encore lancer son propre service musical, mais l’annonce en novembre d’une box équipée par TiVo et dotée d’un système d’applications a ouvert la voie au streaming musical – et nourri les spéculations concernant un éventuel partenariat entre Virgin Media et Spotify.

Un des mélanges pas si positifs entre la musique et la télévision cette année a eu lieu dans les jeux pour consoles, où les revenus des jeux musicaux ont poursuivi leur déclin. Viacom a récemment révélé sa volonté de revendre la division développement en charge du jeu Rock Band, ce qui – malgré qu’elle ait rappelé que les jeux n’étaient pas le coeur de son business – ressemblait tout de même à un désaveu.

Vendre de la musique pour une utilisation dans des jeux vidéo traditionnels continue d’être une source de revenue considérable pour l’industrie, et les jeux purement musicaux semblent dans une impasse – Dance Central sur Xbox 360 est un des jeux en vogue pour Noël, grâce essentiellement au système de détection de mouvement Kinect. Cependant, 2010 a vu l’industrie de la musique s’accoutumer du fait que les jeux pour consoles n’étaient qu’un revenu parmi d’autres, une perspective plus raisonnable que les folles prédictions qui étaient faites quand le genre était à son apogée, il y a deux ou trois ans.

Cependant, les consoles fournissent une autre opportunité, grâce à des services comme VidZone sur PS3 ou Zune et Last.fm sur Xbox 360. Les consoles deviennent des appareils multi-fonctions, qui font rentrer les services musicaux dans la télévision de la même manière que les services de la télévision connectée.


Article initialement publié sur Music Ally et traduit par Martin Utersinger

Retrouvez la partie 8 de la série trends of 2010 en français.

Crédits photos CC flickr : http: familymwr; the Gu k; wuhuu

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Google vs. music http://owni.fr/2011/02/02/google-vs-music/ http://owni.fr/2011/02/02/google-vs-music/#comments Wed, 02 Feb 2011 09:38:03 +0000 Music Ally http://owni.fr/?p=30064 Cet article fait partie d’une série publié sur le site Music Ally, et disponible ici.

La relation de Google avec l’industrie musicale est la définition même de “meilleur ennemi”. Avec YouTube et Vevo, la firme de Mountain View est devenu un partenaire incontournable des labels, mais a chuté particulièrement brutalement avec GEMA (société de gestion collective en allemagne). Son attitude à l’égard du copyright a été le principal point d’achoppement, du moins jusqu’à l’annonce surprise de décembre.

La situation de Google est un peu particulière : l’entreprise possède la plus grosse plateforme de consommation de musique au monde (YouTube), mais c’est aussi le plus gros répertoire de musique illégalement téléchargeable au monde. L’entreprise a lancé en Chine un service de téléchargement anti-piratage financé par la pub, alors que son service AdSense affiche régulièrement de la publicité pour des sites pirates. Oh, est-ce que nous avons mentionné le fait qu’ils voulaient lancer un service de stockage de fichiers ‘dans les nuages’.

YouTube reste en désaccord avec GEMA et plusieurs artistes en Allemagne, même si il a résolu son différend avec PRS Music en Grande-Bretagne. Son procès pour violation de copyright contre Viacom était un rappel salutaire du chemin parcouru depuis son rachat par Google : son système ContentID a aidé avec succès les labels à gagner de l’argent avec les contenus uploadés par des utilisateurs tiers, même si les éditeurs se sont plaints de la manière dont Google reconnaissait les ayant-droits dans ce domaine.

D’une certaine manière, beaucoup des problèmes historiques entre Google et l’industrie de la musique se résument à un choc des cultures, incarné cette année par un tweet de Nikesh Arora, cadre de Google : “Je vais discuter avec l’industrie musicale britannique cette semaine. Des idées sur des choses à propos desquelles je dois les éclairer ?” Cela n’a pas aidé Google à changer la manière dont il est perçu : arrogant et pas assez inquiet des problèmes des ayant-droits.

C’est pourquoi l’annonce récente sur les infractions au copyright est si importante, sans parler du fait que certains corps de l’industrie musicale – notamment le BPI – s’inquiètent que Google n’aille pas assez loin.

L’entreprise s’est efforcée de simplifier son formulaire de retrait de contenu, d’améliorer sa fonction ‘Suggestion’ afin que les utilisateurs ne soient pas incités à rajouter ‘torrent’ ou d’autres termes associés au piratage à leurs recherches et de travailler avec des services de musique légaux pour offrir des extraits gratuit au sein des résultats de recherche.

Ce que Google ne fait pas, c’est de retirer automatiquement les sites contrevenants de ses résultats de recherche, en tout cas pas sans une demande de retrait. C’est ce qui a provoqué la colère de BPI, faisant dire à son patron Geoff Taylor que Google “ignorait le coeur du problème – et que sa recherche dirigeait une écrasante majorité de consommateurs à la recherche de musique ou d’autres divertissements numériques vers des sites illégaux”.

Cependant, d’autres actionnaires ont confié à Music Ally que les progrès de Google correspondaient à leurs attentes en matière de changement dans ses services. Le point important, c’est que Google a écouté l’industrie et a évolué sur la plupart de ses sujets d’inquiétude. De manière assez peu surprenante, étant donné que Google est simultanément en négociation avec des ayant-droits en vue de lancer son propre service musical, ce qui requiert autant de bonne volonté que possible, étant donné également ses propositions de stockage ‘dans les nuages’.

Si 2010 était l’année du “processus d’écoute”, 2011 sera celle où Google Music pourra peut-être prouver qu’il peut faire une différence pour l’industrie de la musique – comme l’espère Edgar Bronfman Jr de WMG, à en juger des commentaires sur ses derniers résultats trimestriels. Le lancement en décembre de Google eBooks fournit une preuve limpide de l’ambition de l’entreprise : un service qui permet aux gens d’acheter des e-books et de les lire sur différentes plateformes, appareils ou navigateurs.

L’histoire de iTunes a rendu les ayant-droits méfiants vis-à-vis des entreprises hi-tech qui leur promettent de révolutionner leur business, mais cela les pousse également à encourager la concurrence d’iTunes dans l’écosystème de la musique. Google pourrait faire l’affaire : c’est pourquoi 2011 pourrait voir l’industrie musicale surveiller de très près son meilleur ennemi.

Article initialement publié sur Music Ally et traduit par Martin Untersinger.

Crédits photos CC FlickR Lars Plougman, Sonicbloom, dullhunk

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