OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Dans l’isoloir avec Pécresse dans la poubelle… http://owni.fr/2010/03/20/dans-lisoloir-avec-pecresse-dans-la-poubelle/ http://owni.fr/2010/03/20/dans-lisoloir-avec-pecresse-dans-la-poubelle/#comments Sat, 20 Mar 2010 12:09:18 +0000 Vinvin http://owni.fr/?p=10489 isoloir

Pour la première fois de ma vie, je me retrouve à trois minutes de mon bulletin de vote sans savoir pour qui je vais voter. Non seulement cela, mais je ne sais pas non plus si je suis de gauche ou de droite. Ou pourquoi pas vert.

Il faut dire que je n’ai pas été aidé. Ni par la méchante crise mondiale, ni par les politiques aux cheveux plaqués en arrière, ni par la Poste qui ne m’a pas livré les programmes. Un scrutin fictif sans doute, qui n’existe que dans mon imagination… J’entends dire ici et là que l’abstention va battre des records et je me sens différent, presque à culpabiliser d’aller voter pendant que les autres promènent les varices de la belle-mère ou vont courir la gueuse au Bois de Vincennes. Je vais accomplir mon acte citoyen dans la clandestinité, avec la sensation de participer à quelque chose de rétrograde, de futile et vain.

Rendez-vous à la maternelle du coin.

Des petites classes, des petites chaises, des dessins d’enfants, bariolés et gauches, les mini toilettes ouvertes sur le couloir froid et vide. Un manteau d’enfant, seul, est suspendu à un crochet, et je me demande pourquoi il y a un seul manteau ; et où est l’enfant. J’espère qu’il ne lui est rien arrivé… Dans la salle du vote, deux vieilles filles et un ivrogne m’observent bizarrement. Impression qu’ils ont vu Jessie James pénétrer dans le saloon du coin. Lui, porte des lunettes trop grandes sur son nez couperosé. Elle, aime bien son humour communiste militant. Il n’en rate pas une seule, de journée dépouillement, depuis que son père, en 1962, lui a expliqué que « la magouille c’est comme la chtouille, c’est la maladie des partis »! Je dis bonjour et ma voix résonne. Ils me répondent, c’est sympa. Je suis seul à voter en ce dimanche matin, il est onze heures… L’antillaise derrière la grande table saisit ma carte d’électeur et mon permis, elle me valide. Je crois percevoir un bout de sourire m’invitant à saisir des listes, “deux minimum, après vous faites ce que vous voulez…”.

Des listes et des listes, certaines en couleur, d’autres en papier miséreux, des noms partout, des inconnus, des colistiers, des suppléants, des wannabe. Plus d’une quinzaine de listes je crois… Comme d’habitude depuis des siècles, je saisis les listes fréquentables, celles qui me laissent penser que je ne fais pas d’erreur républicaine ; jamais d’extrême, ce n’est pas le genre de la maison. À gauche en bout de table, en premier et bizarrement, c’est Valérie Pécresse.

Comment choisit-on l’ordre des piles sur la table ? Il doit y avoir une loi pour ça quelque part, avec des alinéas et des notes en fin de page. En premier la majorité présidentielle ? Ou les blondes ? Ou bien est-ce une basse manœuvre orchestrée par le maire UMP de ma juridiction ? La première liste c’est comme la première chaîne, TF1 par défaut, chaîne sur laquelle restent scotchés les fainéants et les manchots. Voterais-je UMP par fainéantise ? Suis-je un manchot ? Incapable de poser une tringle à rideaux sans faire deux ou trois trous inutiles, je me dis que oui, peut-être… Je passe doucement devant la table, comme au self du Courtepaille sur l’A10. Et hop, un bulletin PS, hop, un Europe Ecologie, et puis hop, un Mélenchon pour la route. Je l’aime bien Mélenchon, il ne prend pas de pincettes celui-ci… À quoi sert ce jeu ? A qui suis-je censé cacher mon choix ? À cette gentille Antillaise qui s’endort sur son sudoku ? Je crois que ce processus de choix multiple est là pour me rappeler l’indécence de mon trouble. Je culpabilise encore.

Quand je pénètre dans l’isoloir, je ne sais toujours pas…

Le petit bout de planche destiné à opérer le pliage de la grosse feuille est ridicule, même pas la place de poser un verre. J’ai des feuilles de partout, c’est pratique comme du papier alu. Dans la poubelle, à mes pieds, je regarde discrètement les traces de décisions passées ; sur le haut de la maigre pile, il y a une Pécresse gisante comme un sachet de préservatifs usagé et abandonné dans les flaques boueuses d’un fond de Bois de Boulogne hivernal. Que s’est-il passé dans la tête de mes prédécesseurs, qu’ont-ils jeté, quels motifs, quelles punitions ? Impression d’être au restaurant, quand on demande à ses amis ce qu’ils vont prendre ; parfois ça donne des idées… Bon. On y est. Je ne peux pas me défiler maintenant, si près du but.

Serais-je donc de gauche au fond ? C’est possible… Je pense aux Balkany, Lefebvre ou Ceccaldi, et je me dis que je ne peux pas supporter. Je n’en veux plus de cette vulgarité crasse et indécente, ce cynisme rampant. C’est exquis comme frisson, ça réveille, ça excite, je me sens soudain une âme de Guévariste. Mais bien vite je me mets à penser à la gauche et je tremblote un petit peu. Des images en masse me reviennent et se superposent sur un fond d’internationale mal mixée, des Fabius, Lang, Jospin ou Delanoë… Souriant de toutes leurs dents nettoyées à la cire de la brosse à reluire. J’ai comme un goût de frayeur désagréable. Bande de fantoches en culotte longue, bavards immortels, pourvoyeurs de notre ennui depuis des décennies. Et puis Aubry, Huchon, des visages flous, des idées molles. Je ne parle même pas de Ségolène Royal qui me donne soudainement envie de voter blanc ou d’arracher le rideau pour le brûler dans la cour !

Je sens monter en moi comme une colère, je ne sais plus pour quoi, de qui, comment.

Je saisis d’autres feuilles, dans l’ivresse de l’indécision, je suis largué. Mélenchon ? N’allons pas trop vite, pas trop loin. Je dois ménager ma biographie, on ne va pas non plus s’énerver. Restent les écolos… Je l’aime bien le Cohn-Bendit, il a au moins la gouaille qui sonne juste. Voilà à quoi je me raccroche, en ce 21ème siècle ? À la gouaille du leader ? Je ne parle pas d’une vision pour la France, d’une philosophie ou d’un manifeste. Non, juste de son franc-parler qui tranche avec le yahourt mielleux des béni oui-oui de la République dévastée. Et puis la Dufflot, elle est mimi. Moins que la Jouanno dans son kimono, mais plus que Aubry dans son tailleur allemand acheté à la mercerie.

Le mâle que je suis passe alors en revue, très rapidement, toutes les jeunes ou moins jeunes femmes de la politique Française, dans un tri désordonné et subjectif qui n’aurait rien à envier à l’élection de Miss Limousin. J’ai un petit faible pour la Jouanno mais ça ne suffira pas : je ne vais pas voter pour un kimono échancré, si ? Je ne sais plus. Europe Ecologie ? C’est ça ? Quand je pense que quand j’étais petit on riait en famille en regardant Brice Lalonde à la télévision… Je me surprends donc à jeter toutes mes feuilles de papier dans un gros geste de gâchis pas très responsable, tout en pliant une des vilaines feuilles en quatre pour la glisser dans cette minuscule enveloppe bleue. Je vote, je signe, je quitte la salle.

Dans la cour de l’école, il y a ce petit garçon qui roule sur sa trottinette, affublé du manteau qui pendouillait tout à l’heure. Il est vivant, c’est une bonne nouvelle. Il vient à ma hauteur avec ses grands yeux et ses mèches blondes. “Pour qui t’as voté m’sieur ?”. Surpris, je ne sais pas trop quoi répondre, il y a deux minutes j’étais dans l’isoloir, protégé par le secret des lois. Maintenant je suis transparent devant le petit prince. “Je ne sais pas, j’ai fermé les yeux…”, lui dis-je en souriant. Il sourit alors, admiratif, « wouaaa, trop fort ! ». Et il s’en va en roulant.

C’est vrai au fond, j’ai fermé les yeux sur plein de choses en ce dimanche matin…

Billet initialement publié chez Vinvin

Photo CC clementine gallot sur Flickr

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15/20 au reportage sur Twitter dans Envoyé Spécial http://owni.fr/2010/03/03/1520-au-reportage-sur-twitter-demain-soir-dans-envoye-special/ http://owni.fr/2010/03/03/1520-au-reportage-sur-twitter-demain-soir-dans-envoye-special/#comments Wed, 03 Mar 2010 17:50:40 +0000 Vinvin http://owni.fr/?p=9376 twitter

Une copine qui bosse chez France Télévision m’a filé le docu pour recevoir un avis. Elle savait que c’était risqué la coquine. Bel esprit.

Pour être honnête, si vous êtes déjà sur Twitter, vous n’apprendrez rien, mais vous serez heureux de retrouver des têtes connues, ces avatars que vous croisez tous les jours entre Twitts et Re-Twitts : @gonzague, @juliachou, @Marion_mdm, @audebaron, @egoflux, @aplusk (Ashton Kutcher) et quelques autres…

Si vous n’avez pas encore franchi le cap du micro-blogging, la présentation globale est plutôt bien foutue. On n’essaie pas de faire passer les accrocs du mini message pour des tarés qui disent à tout le monde quand ils vont aux toilettes ou qu’ils mangent une pizza, critiques habituelles des pourfendeurs de réseaux sociaux. Ils ont bien fait le tour du lien au réel, des vraies rencontres, des interactions qui ont fait bouger les choses, notamment pendant la crise Iranienne, avec l’histoire de Neda racontée par Tristan Mendès-France. On aborde également la notion de temps réel et l’urgence de l’information, de la prise de pouvoir du citoyen témoin qui va plus vite que le journaliste dans la captation des événements (mais pas de leur analyse, soyons sérieux). Le point de vue est honnête et relativement complet. On visite les locaux de Twitter à SF, et les propos de Biz Stone (un des fondateurs) sur la monétisation sont intéressants (même si pas nouveaux quand on est accroc au sujet ;-). Les geeks regretteront qu’on n’aborde pas les perspectives d’avenir et un approfondissement des centaines d’applications possibles, mais pour un reportage grand public qui sert d’explication, le compte y est et le cahier des charges parfaitement rempli.

Formellement, j’ai juste du mal avec le ton de voix à la Capital qui, me semble-t-il, a vécu et devrait être éradiqué. Quand le journaliste pose la question “mais qui se cache derrière ce service…?”, j’ai envie de lui dire “personne mon ami, c’est hyper ouvert, transparent, les fondateurs sont accessibles et tout le monde connaît l’adresse…”. Pas besoin de tomber dans “l’enquêtisme” à deux balles avec ton dramatisant et révélations qui n’en sont pas. Donc, à part cette petite névrose que j’ai avec ce ton de voix, le truc est très bien foutu et mérite d’être montré à vos familles et amis qui continuent de ne pas vous comprendre, comme lorsque vous avez ouvert votre blog en 2004/2005.

Chère amie de France Télévisions, n’hésite pas à me redemander, je serai toujours ouvert ;-) !

Billet initialement publié chez Vinvin

Photo joelaz sur Flickr

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Samedi je cause à TED(x)… http://owni.fr/2010/01/30/samedi-je-cause-a-tedx/ http://owni.fr/2010/01/30/samedi-je-cause-a-tedx/#comments Sat, 30 Jan 2010 10:45:19 +0000 Vinvin http://owni.fr/?p=7429 [NDLR] Owni étant partenaire de l’évènement, nous vous en ferons un compte-rendu dans les prochains jours, stay tuned /-) Si vous ne pouvez attendre, suivez l’évènement en direct sur le site de Tedx Paris.

Flippant. Excitant.

Il y a trois mois, l’équipe de TEDx Paris, par l’entremise de son chef Mikiane, me demandait si je voulais délivrer le speech de clôture de leur événement. Tu m’étonnes… Dans le navire amiral TED, le Californien, il y a cette espèce de tradition de finir sur une note légère. Un des créateurs de TED, Tom Rielly, comédien de stand’up, a inventé et réussi l’exercice avec brio, offrant une prestation remarquable. C’est le modèle qu’on m’a montré pour me mettre à l’aise. “Rrrooo, c’est rien du tout, t’inquiètes pas, il y aura juste 650 personnes et ce sera retransmis en live sur le net…”. Bien sûr…

L’idée c’est de faire un résumé de ce qui s’est dit dans la journée, une sorte de bilan. Donc par définition, il faut que j’attende de savoir ce qui s’est dit pour pouvoir faire le résumé, bah oui, logique. Comme on ne me la fait pas, je me suis dit que j’allais choper les présentations des amis brillants, en avance, pour faire comme si j’improvisais dans la journée (quel coquin)… Hahaha… Oui mais non. Les gens sont indisciplinés, et moi le premier. J’ai des pistes, des bouts de présentations, des références, mais je n’ai pas la substantifique moelle. Rien à faire il va falloir que j’écrive sur place, pendant qu’ils parlent… Arrrghhhh !!!

Sarah Kaminsky livre

Il y aura Joel de Rosnay, Christophe Galfard (qui a bossé avec Stephen Hawking), Michel Benasayag (psychiatre, résistant guévariste, emprisonné, torturé), Sarah Kaminsky (raconte la vie de son père faussaire qui a sauvé des milliers de juifs pendant la guerre. Je vous conseille ce livre magnifique), Fabrice Grinda (sur son expérience de l’entrepreuneriat), Christine Ockrent (sur les médias et l’autre… mais qui ?), Oxmo Puccino (artiste rap/jazz), Gildas Bonnel (publicitaire et visionnaire sur les problématiques DD), Soro Solo, homme de médias au regard lucide sur l’Afrique et sur nous, Françoise Schein, “architecte de l’espace et de l’humain”, et femme de coeur (favelas de Rio), Guy-Philippe Goldstein, spécialiste des cyber-conflits, Anaïs Rassat (chercheur au Commissariat à l’énergie atomique), François Taddeï qui, en observant les bactéries, a imaginé un nouveau modèle d’éducation, et enfin Marina Cavazzana-Calvo sur les espoirs apportés par les thérapies géniques… Des visages nouveaux pour la plupart, des témoignages qui transportent.

Le but de TED et TEDx est d’offrir quelques heures d’énergie positive et de rêve. On s’assoit et on écoute des histoires vraies qui témoignent de quelque chose de fort, d’émouvant, de différent. Une parenthèse dans nos vies pour simplement écouter et finir la journée avec quelques pistes de réflexion sur le monde et sur soi. J’ai toujours été fan de cet événement et suis particulièrement heureux de participer à la première de son petit frère Français. On en recause la semaine prochaine… Je vous raconterai.

» Article initialement publié sur 20/20

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Au coeur du lobby de l’Internet (…) http://owni.fr/2009/10/19/au-coeur-du-lobby-de-linternet-je-me-sens-faire-partie-de-la-plus-grande-saloperie-que-les-hommes-aient-inventee/ http://owni.fr/2009/10/19/au-coeur-du-lobby-de-linternet-je-me-sens-faire-partie-de-la-plus-grande-saloperie-que-les-hommes-aient-inventee/#comments Mon, 19 Oct 2009 15:35:56 +0000 Vinvin http://owni.fr/?p=4743

je me sens faire partie de la plus grande saloperie que les hommes aient inventée !

Ces dernières semaines ont été éprouvantes pour l’être humain que je suis.

J’ai la sensation toute nouvelle d’avoir contribué à l’ignominie généralisée qui s’est emparée des médias. Instrument de la technologie en marche, j’ai profité des réseaux sociaux pour dénoncer des actes qui ne le méritaient pas. En effet, quand on pense à ce qui se passe en Iran, au Pakistan ou même simplement à France Télécom, comment peut-on avoir eu l’audace d’aborder des sujets mineurs tels que Jean Sarkozy, Polanski ou Frédéric Mitterrand… J’ai honte de moi.

Quand j’entends mes maîtres à penser, Alain Finkielkraut et Jacques Séguéla, je réalise soudain à quel point j’ai reproduit sans le vouloir le fonctionnement des élites, profitant de mon pouvoir de blogueur influent pour manipuler les journalistes de la presse traditionnelle et, par voie de conséquence, la population Française qui n’en demandait pas tant. Sans moi, sans mes Twitts assassins, rien n’aurait été dit sur rien, et l’élection de Jean Sarkozy à l’EPAD serait passée comme une lettre à la Poste, ou ce qu’il en reste. Je m’en veux Alain. Je me mortifie Jacques. Moi aussi je regrette l’ancien Régime, quand j’avais la chance de me contenter de vous admirer sur les plateaux de télévision, vous qui savez ce qui est bon pour mon peuple et pour ma famille. Je n’oublie pas la “Force Tranquille”, ni “La défaite de la pensée”, ces concepts forts qui ont bercé ma jeunesse …

Je n’avais pas idée en ouvrant ce blog que, comme vous, je pourrais m’exprimer. Et pire, communiquer avec mes concitoyens. C’est qu’on prend goût à cette liberté, c’est fou comme je comprends, avec le recul, l’attachement que vous portez à ce privilège. Pourquoi ne me suis-je pas contenté de cracher ma bile au bar du café de la gare ; ou au déjeuner du dimanche en cuvant mon Cognac, devant le Grand Prix sur TF1. Mais non, c’est tout moi, il a fallu que j’ouvre ma gueule. Je m’en veux, j’ai honte.

Jacques, vous qui avez inventé la publicité, bien avant David Ogilvy ou Marcel Bleustein-Blanchet, vous savez à quel point les vrais gens sont volatiles et je vous jure que je vais faire de mon mieux pour les remettre dans le droit chemin, et militer pour la fermeture de leurs blogs, de leurs pages Facebook ou Youtube, de leurs boîtes emails si corrosives et irrespectueuses. Avec vous Jacques, nous pourrons continuer à affirmer tout ce que l’on veut sans que personne ne vienne nous contredire, comme avant, avant que le monde ne devienne cette poubelle sans morale et nauséabonde. Aidez-moi, Jacques, à remettre de la dignité dans ce monde de populos parvenus qui pensent qu’ils ont du pouvoir alors que si ça se trouve ils n’ont même pas de travail les cons. Alain ? Je ne dirai plus de mal des gens, jamais, c’est promis.

Je n’utiliserai plus des images volées, ou si je le fais je demanderai la permission à la rue d’Ulm avant, pour comprendre mes fautes et la direction de ma pénitence.

Mes copains du Lobby du net et moi on va retourner à notre place, les bas-fonds du silence, cette place que nous n’aurions jamais dû quitter.

Jacques, je t’aime. Je te désire Alain.

> Article initialement publié sur http://www.vinvin.org/ ]]> http://owni.fr/2009/10/19/au-coeur-du-lobby-de-linternet-je-me-sens-faire-partie-de-la-plus-grande-saloperie-que-les-hommes-aient-inventee/feed/ 3 #libe #fail #odette > 18/20 à cette cochonne d’Odette ! http://owni.fr/2009/08/27/libe-fail-odette-1820-a-cette-cochonne-dodette/ http://owni.fr/2009/08/27/libe-fail-odette-1820-a-cette-cochonne-dodette/#comments Thu, 27 Aug 2009 14:09:05 +0000 Vinvin http://owni.fr/?p=2825 Chaque matin je lis l’Equipe + un autre quotidien qui change selon mon humeur. Si je n’ai pas envie de réfléchir, si je veux juste les titres et des anecdotes sordides, j’achète le Parisien. Quand je me réveille avec le coeur à gauche et l’esprit révolutionnaire, j’achète Libé. De temps en temps, je prends le Figaro pour faire contrepoids à Libé, mais après j’ai des remords et je m’achète un Big Mac pour compenser. Du coup je grossis et je culpabilise.

Ce matin, c’était Libé.

Odette Capote Sida2 En terrasse, sirotant mon café, je tombe alors sur cette demi page de publicité qui sensibilise sur le port du préservatif et la protection contre le Sida. La femme âgée, une vieille femme, je veux dire très passée et volontairement ancestrale, me regarde droit dans les yeux. Une accroche m’interpelle : “La capote protège du Sida”. Certes.
Remarque ça a le mérite d’être clair. Retour aux fondamentaux, comme on dit. “Le dentifrice lave les dents”, me dis-je intérieurement. Soyons juste, je reconnais l’utilité du message et comprends qu’il faille le répéter encore et encore. Sans doute des études comportementales ont-elles démontré que l’attention face à la maladie avait baissé et quelques créatifs inspirés sont revenus devant le collectif d’annonceurs en vendant un discours simple et clair, sans fioriture sur la ligne.
Mais Bob, le créatif en chef, a tout de même rajouté qu’il faudrait “marquer l’esprit en sortant du discours culpabilisant habituel”.

Face aux dix gugus autour de la table, Bob s’est levé et a dit : “Comprenez, les gens en ont marre de ce discours culpabilisant et infantilisant qui les place continuellement face à leurs défauts. Plus le droit de fumer, de dire du mal des noirs ou des homos, de baiser comme on veut. Deux générations ont eu leur sexualité sacrifiée à la fois par François Mitterand (rires dans la salle) et par le Sida. Hahaha, non je déconne pour le Sida (re-rires sans la salle). Je dis stop. Nous disons stop. Il faut séro-positiver !”. (On entend des wouhaaaaa dans l’audience) “Il faut montrer que se protéger c’est vivre plus longtemps et, comme Odette, avoir toujours la bouche ouverte en attente d’une petite gâterie potentielle. Il n’y a pas d’âge pour être heureux, tant qu’on porte une capote”. On applaudit de partout en découvrant le carton avec la photo d’Odette en gros plan. Le gars continue. “L’idée est simple. Incrustons sous l’accroche principale le nombre de capotes utilisées par Odette dans sa vie. C’est choquant vous comprenez, cette dame qui pourrait être la grand-mère de monsieur tout le monde… Cette dame, OUI, a eu une sexualité épanouie, et parce qu’elle a mis des capotes elle est vivante et heureuse comme le prouve sa bouche ouverte…”

Silence.

Trois directrices du marketing ferment soudainement leur bouche mais trouvent la démonstration admirable. Le gars de chez Tetu est sur le cul. “Bingo. c’est fort, c’est décalé, c’est provocateur sans être vulgaire. Bravo Bob”.

3 mois plus tard la campagne sort. Personne n’a vérifié le nombre de capotes.

C’est pas possible ?!? On a vu des coquilles plus grosses que ça par le passé mais là quand même c’est fort… 13874 capotes !!! Je saisis ma calculette.

A vue de nez et pour être gentil je donne à Odette 80 ans. Bien conservée.
Elle serait donc née en 1929. Ok. C’est la crise.
Allez. Imaginons que cette petite coquine d’Odette commence sa vie sexuelle vers 15 ans ; c’est la guerre, elle s’ennuie et elle a des capotes dans la cuisine. Son père travaille dans le caoutchouc et importe des modèles venus du Vénézuela. Elle est curieuse et veut absolument savoir. Odette est Sagittaire et elle sait que sa virginité doit tomber à la Libération, c’est écrit dans l’horoscope de la Gazette de Mézières. Elle offre son corps à un caporal de passage. Première capote.

Ensuite c’est la débandade dans la vie d’Odette. Prise par le démon du caoutchouc, elle les consomme alors à la vitesse d’un bout-en-train à grande vitesse. Je tapote sur ma calculatrice et n’en crois pas mes yeux. 80-15=65 ans. 13874 capotes/65 ans=213. 213 capotes par an ! 58% d’une année, soit plus d’un jour sur deux !!!
Notre chère Odette a, sans jamais s’arrêter, de 15 à 80 ans, utilisé une capote tous les deux jours pendant 65 ans ! Odette est la plus grosse cochonne que les agences de publicité aient jamais dégoté !
Je la regarde avec respect.

Je comprends encore mieux cette bouche toujours ouverte.

Ou alors elle s’en servait de sac poubelle car elle était issue d’une famille dans le besoin qui recyclait tout ce que son père ramenait de son travail. Pas très pratique pour jeter les os de poulet mais avec le coup de main on pouvait faire rentrer n’importe quoi…

Ou alors c’est la norme et il faut que je me dégrouille si je veux poser pour une pub en 2050.

Et j’imagine quand même qu’elle a eu des périodes de creux. Bah oui, tiens, je n’ai même pas compté la pose menstruelle. Rien n’arrête Odette ! Parce que si Odette n’aime pas fricoter pendant ses périodes et que j’enlève 5 jours par mois, soit une base de 305 jours au lieu de 365, ça nous fait 69% !!! C’est un signe, je vous le dis. Deux jours sur trois. Quelle santé. Sûrement une fille du Cantal.

Ou alors…

Ou alors Odette est une vieille prostituée à la retraite. La capote, c’était son job, son outil de travail. Eureka.
Du coup ça change tous les calculs ! Elle a peut-être fait ça 20 ans parce qu’elle n’avait pas le choix c’était ça ou la rue. Sur 20 ans, en admettant la pose week-end, ça nous ferait du 227% soit plus de deux par jour (hors période embarrassante), ce qui est pas mal si elle est indépendante et vit dans un coin tranquille.

Et voilà. J’ai trouvé. Odette. Tes 13874 capotes t’ont non seulement aidé à vivre longtemps, mais surtout elles t’ont aidé à survivre. Et aujourd’hui tu témoignes.

Merci Bob.

> Voir l’article original chez Mossssieur Vinvin aka Cyrille de Lasteyrie, ici /-)

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