OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les data en forme http://owni.fr/2012/10/01/les-data-en-forme-episode50/ http://owni.fr/2012/10/01/les-data-en-forme-episode50/#comments Mon, 01 Oct 2012 16:35:37 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=121444 Data vedette

Le jury du concours Information is beautiful s’est réuni vendredi 28 septembre pour élire les meilleurs travaux de datajournalisme de l’année. Au milieu des milliers de participants, la palme d’or de la discipline a été décernée à l’application réalisée par l’agence américaine Stamen pour la chaîne CNN : Casualities, Home & Away.

Sur un fond de carte aux terres grises et aux mers noires, des loupiotes brillent en occident et sur les théâtres d’opération, Irak et Afghanistan, et se répondent. Ce sont les soldats envoyés sur le front, disparus au combat, là où ils ont perdu la vie et là d’où ils venaient. Des centaines, classés par âge, nationalité (ou état d’origine pour les Américains) et date de décès. Semés au fil des attentats et des attaques, de Kaboul à Bassorah, ils offrent un bilan glaçant des deux conflits dans cette confrontation des deux cartes.

Si cette carte vaut vraiment la peine d’être explorée, nous ne pouvons que vous inviter chaudement à passer en revue tous les autres nominés : que vous vous intéressiez au budget de l’Etat anglais ou à Metallica, il y en a pour tous les goûts et toutes les mirettes.


Mise en veille


Titre : El patron de los Numeros Primos (Les séquences des nombres premiers)
Source : JasonDavies.com
Auteur(s) : Jason Davies
Technique : D3.js
Note : Si vous êtes réfractaire aux maths, cette échelle des nombres premiers propose une représentation poétique bien que rigoureusement mathématique de cet ordre indivisible. Pour chaque valeur, ce graphique interactif trace une séquence de ses multiplicateurs qui serpente autour de l’axe des entiers, accompagné en pied de page de formules mathématiques se rapportant au nombre concerné. Repéré sur le site Data’N'Press inspiration, cette œuvre était accompagnée d’une autre représentation esthétiquement réussie mais un peu chaotique pour les rétifs à la géométrie, NumberSimulation.



Titre : Ville-Monde : Johannesburg
Source : France Culture
Auteur(s) : WeDoData
Technique : infographie
Note : Réalisé avec nos confrères datajournalistes de WeDoData, cette infographie décrit en quelques panneaux la ville de Johannesburg à l’occasion de la dernière édition de la revue hebdomadaire de France Culture, Ville Monde. Marquée par l’Apartheid dans son histoire, la métropole sud-africaine a conservé dans sa démographie et son économie les cicatrices de la séparation entre Noirs et Afrikaneers, décrite ici par quelques saisissantes statistiques.



Titre : Le dieci zavorre che pesano sul sistema-Paese (Les dix poids qui pèsent sur le système national)
Source : Il Sole 24 Ore
Auteur(s) : Il Sole 24 Ore
Technique : infographie
Note : Pour mettre en lumière les faiblesses qui plombent la compétitivité nationale, le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore a épluché les statistiques des grandes organisations internationales pour y dénicher dix plaies. Du coût élevé du crédit à la qualité des infrastructures en passant par les factures de gaz et d’électricité, les datajournalistes ont situé l’Italie par rapport aux autres pays européens sur une échelle établie à partir des données de la BCE, de la Banque Mondiale ou du FMI, publiant ainsi une infographie riche en enseignement sur l’économie italienne mais aussi sur celle des autres états membres de l’UE.



Titre : What your beer says about your politics (Ce que votre bière révèle de vos opinions politiques)
Source : National Journal
Auteur(s) : Tracey Robinson, NMRPP / Mike Shannon et Will Feltus
Technique : infographie
Note : Mieux que la célèbre méthode de sondage politique “avec qui prendriez-vous une bonne bière ?”, deux journalistes du National Journal ont tenté de répondre à la question “dis-moi ce que tu descends, je te dirai pour qui tu votes”. En s’appuyant sur les 200 000 interivews de citoyens américains de l’étude sur les consommateurs de l’institut Scarborough, les deux journalistes ont ainsi réparti selon leur affiliation démocrate ou républicaine – ainsi que sur la stabilité de leur vote– , les habitués de chaque marque de bière recensée. On y apprend ainsi que les consommateurs de Heineken et de Corona sont les plus fervents démocrates tandis que les consommateurs de Corona Light ou de Samuel Adams penchent plutôt de l’autre côté.



Titre : The US electoral college explained : why we don’t vote directly for a president (Le collège électoral américain expliqué : pourquoi ne vote-t-on pas directement pour un président)
Source : Guardian
Auteur(s) : Guardian US Interactive team + Harry J Enten
Technique : datavidéo
Note : Essentiel à la compréhension de l’élection présidentielle américaine qui se profile, le fonctionnement du collège électoral reste une énigme pour les habitués du scrutin uninominal. Avec un fond vert et un texte (en anglais) bien calibré, Harry J. Enten du Guardian US déchiffre en graph (bien qu’avec peu d’entrain dans la voie) toutes les subtilités techniques qui amènent à l’élection d’un président ainsi que l’origine historique de cette étrange méthode.



Titre : Les enfants juifs de Paris déportés de juillet 1942 à août 1944
Source : ENS Lyon et CNRS
Auteur(s) : ENS Lyon, CNRS et Gérald Foliot (TGE Adonis).
Technique : Infrastructure Map Server
Note : En deux ans, d’un été à l’autre, 11 400 enfants juifs ont été arrêtés (6 200 à Paris), dont Serge Klarsfeld répertorie depuis 1978 les tragiques histoires. A l’aide de ces données, rapportées au cadastre de l’époque, les équipes de l’ENS Lyon et du CNRS ont constitué une carte de la capitale marquée des points représentant les rapts d’enfants juifs ayant pu être localisés. Un objet de mémoire qui fera l’objet d’une projection en 3D à l’occasion de la fête de la Science à l’ENS Lyon en octobre prochain.


BONUS : cartes au trésor

Titre : A handsome atlas (Un atlas de toute beauté)
Source : Brooklyn Brainery
Auteur(s) : Bureau du recensement du Ministère de l’Intérieur américain / Jonathan Soma
Technique : encre, peinture et papier.
Note : Le datajournalisme peut s’enorgueillir de talentueux ancêtres : en fouillant la librairie du Congrès, l’équipe de la Brooklyn Brainery a découvert des trésors de graphes, cartes et histogrammes produit pour certains il y a 150 ans ! Par un système de navigation élégant, le développeur Jonathan Soma ouvre à chacun les données collectées par le service de recensement dans les années 1870 à 1890, en camemberts peints à la main sur papiers jaunis par le temps.

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Les data en forme http://owni.fr/2012/09/24/les-data-en-forme-episode49/ http://owni.fr/2012/09/24/les-data-en-forme-episode49/#comments Mon, 24 Sep 2012 15:03:58 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=120739 Le Monde, la guerre, la santé, les migrations, OSM et un générateur de mème qui se paie la fiole de Mitt Romney.]]> La chronique de veille sur le journalisme de données d’Owni, “Les data en forme” fête son 1er anniversaire avec ce 49e épisode plein de nouveautés. Nous garderons la périodicité de la rubrique mais en changeons un peu le format. Vous trouverez à présent un projet “vedette” clairement identifié, et une liste enrichie de projets présentée de manière à rendre cette veille plus claire.

Data vedette



Titre : Virtual Water
Source : Projet personnel
Auteur : Angela Morelli + Basilico Interactive

Notre star cette semaine est la merveilleuse infographie réalisée par Angela Morelli, designer d’information milanaise passée par Londres, qui s’est prise de passion pour la problématique de “l’eau virtuelle” il y a 5 ans. Après avoir fait le tour des données sur la question, elle a décidé de devenir une sorte d’ambassadrice pour la cause de l’eau et de créer une infographie permettant au plus grand nombre de cerner et comprendre simplement des informations jusqu’ici dissimulées par des tonnes de chiffres.

Grâce à l’appui — entre autres — de “mentors” comme Nigel Holmes, David Stonestreet et Tom Halsør, Angela a mis au point un scénario approprié puis elle a demandé au studio Basilico Interactive de lui développer l’objet souhaité, avec “des mots et des images qui dansent ensemble”. Au final, des mois de travail pour un gros boulot plein de HTML5, de CSS3, de SVG et de défilement en parallaxe.


Mise en veille


Titre : De Maastricht au traité budgétaire : les oui et les non de 39 personnalités politiques
Source : Le Monde
Auteur : Alexandre Léchenet + Jim Vallandingham
Objet : D3.js
Note : Le Monde a rassemblé les positions de 39 responsables sur quatre scrutins européens : deux sont des référendums (du 20 septembre 1992, sur le traité de Maastricht et du 29 mai 2005, sur le traité constitutionnel européen) ; deux sont des votes au Parlement.”


 


Titre : A map of armed conflicts in Africa between 1997 and 2011
Source : UCL Centre for Advanced Spatial Analysis
Auteur : Francisco Dans
Objet : Modest Maps JS
Note : “ACLED (Armed Conflict Location and Event Dataset) is the most comprehensive public collection of political violence data for developing states. These data contain information on the specific dates and locations of political violence, the types of event, the groups involved, fatalities and changes in territorial control. “


 


Titre : Les migrations dans le monde
Source : Institut national des études démographiques (Ined)
Auteur : Gilles Pison + Opixido
Objet : Application Flash
Note : “Comment les immigrés se répartissent-ils à l’échelle de la planète ? Dans quels pays sont-ils les plus nombreux ? Cet outil donne accès aux dernières statistiques des Nations unies pour 230 pays du monde.”


 


Titre : OpenStreetMap, 5 years of edits – Japan
Source : ITO World
Auteur : N/A
Objet : Visualisation réalisée à partir d’OpenStreetMap.
Note : “Showing five years of edits to OpenStreetMap in Japan between 2007 and 2011.”


 


Titre : US Health Care Spending: Who Pays?
Source : Georgia Institute of Technology
Auteur : Josh Cothran
Objet : Raphael.js
Note : “In the past 50 years, the way health care is financed has changed, with private payers and public insurance paying for more care. This interactive graphic shows who paid for the nation’s health care and how much it cost.”


 


Titre : The Mitt Romney Realtime Income Calculator
Source : romneymakes.com
Auteur : N/A
Objet : Codé avec les doigts
Note : “The numbers may shock you, but what’s more import is how he makes all that cash. Should you hate him because he is rich? No. Does it matter how he made his fortune and at whose expense? Yes. Should you question his priorities, loyalties, and motivations? Absolutely.”


 


Titre : His And Hers Colors : Popular Color Names By Gender Preference
Source : Datapointed
Auteur : Stephen Von Worley
Objet : D3.js
Note : “Picture a happy couple – let’s call them Dick and Jane – out furniture shopping. They happen upon a comfy couch with pink upholstery, and Jane wants to buy it. Whether that puppy glides out the front door, or lingers on the showroom floor, could depend upon the words she uses to describe it. For maximum male appeal, should Jane call her sofa ‘light red?’ ‘Husky salmon?’ ‘Dusty nude?’ Or would a simple ‘pink’ suffice? The future of the living room hangs in the balance!”


Gérontoliens


Titre : Money Masters
Source : ForensicAccounting.net
Auteur : N/A
Objet : Infographie
Note : “As the financial gap grows, our nation becomes more divided.”


 


Titre : Do you know where your food comes from?
Source : Hellmann’s
Auteur : Crush and Ogilvy & Mather Toronto
Objet : Animation
Note : “The Canadian food system is in trouble. This short film explains what’s happening to Canada’s local food system and why we should all care.”


Une excellente data-semaine !


Tous les épisodes précédents des Data en forme.
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Les data en forme http://owni.fr/2012/09/17/les-data-en-forme-48/ http://owni.fr/2012/09/17/les-data-en-forme-48/#comments Mon, 17 Sep 2012 16:27:53 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=120321 Owni vous emmène aux côtés des petits poissons, des gros donateurs des élections US, des contributeurs et "trices" de Wikipédia, au fond des finances des croyants et au coeur des molécules d'air. Embarquez pour ce 48ème épisode !]]> Nous sommes encore loin de Noël mais nous, chez Paulette, on aime les cadeaux. Attaquons donc ce 48ème épisode des Data en forme par un petit bijou.

Cette animation signée par le designer allemand Uli Henrik Streckenbach est une leçon de mise en scène des données. Sur 4 minutes et 20 secondes, c’est une véritable histoire de la surpêche qui se raconte où tous les chiffres sont à la fois les personnages et le décor.

Point besoin d’en dire plus, installez-vous, la projection débute…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Confirmation une fois de plus que l’un des secrets de tout bon travail autour des données tient dans cette question essentielle : que nous racontent les data ? Avant de plonger dans les outils de visualisation, il est toujours bon de s’attarder, parfois longtemps, sur la narration que l’on souhaite développer.

En donner #oupas

Après ce récit visuel aussi fluide qu’implacable, passons à la séquence “Élections US” qui risque d’être assez récurrente jusqu’au mois de novembre prochain. Cette semaine dans notre escarcelle : deux traitements data liés à la campagne.

The forest of advocacy” est une plateforme qui proposera un jeu de visualisations par semaine jusqu’au scrutin. Pour commencer, cette équipe aux compétences multiples – science politique, science des réseaux, psychologie, sociologie, analyse des médias, datavisualisation… – s’est arrêtée sur les grandes organisations finançant la campagne des deux partis.

L’équipe du LazerLAB a choisi huit grandes organisations qu’elle considère comme représentatives des différentes postures de ces structures : celles finançant le même parti avec constance au fil du temps, celles plus “mouvantes” ou encore celles, comme la banque Goldman Sachs, qui financent à part quasi-égale les deux camps assurant ainsi leurs intérêts quelque soit le résultat sorti des urnes.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Pour chaque organisation, les donateurs sont représentés par des carrés évoluant sur deux axes. Celui des abscisses qui partage horizontalement la visualisation en deux est un repère temporel, celui des ordonnées est le montant des donations : soit à destination des Républicains pour la partie haute ou des Démocrates pour la partie basse.

Ces visualisations sont proposées dans des modules vidéos commentés, ce qui a un vrai effet pédagogique, mais qui ne nous permet pas de jouer directement avec, ni d’explorer les données en détail, seule ombre à ce travail.

Le second traitement data de la campagne américaine est signé du Washington Post. Plusieurs visualisations interactives sont proposées sur le site du journal américain, toujours via le prisme de la cartographie.

La dernière en date est axée sur les déplacements des candidats à la fonction suprême. Où l’on apprend que le candidat républicain arpente plus le territoire que son adversaire occupant actuellement la Maison Blanche, Mitt Romney quadrillant notamment plus l’intérieur des terres américaines.

Les données du Washington Post ne s’arrêtent pas là puisque sont également comptabilisés les déplacements des épouses des candidats – ici la tendance s’inverse, Michèle Obama est bien plus sur les routes qu’Ann Romney – ainsi que celle des vice-présidents et de leurs conjointes.

Pour compléter cette visualisation géographique, une timeline affiche la répartition de ces visites dans le temps et de courtes notes de contexte sont proposées pour chaque événement.

En avoir #oupas

Pour qui veut s’exercer à rendre lisible des jeux de données complexes, Wikipedia et ses millions d’articles et de contributeurs peuvent être une destination tentante, notamment via son API. Santiago Ortiz, développeur indépendant rompu à la mise en scène interactive de données, s’est amusé à faire joujou dans ce luxuriant jardin plein de chiffres.

Partant d’un article du New York Times pointant la prédominance des contributeurs masculins, il est allé à la source et a développé une web-application permettant de parcourir ces données.

Si elle n’est pas évidente à appréhender au premier coup d’œil, elle mérite que l’on y passe quelques minutes. Identifiez bien les différentes diagonales marquant les paliers de la répartition femmes/hommes dans les contributions et amusez-vous à jouer avec les filtres proposés qui permettent de n’afficher que certaines catégories d’articles de l’encyclopédie (émissions TV, films, livres, émotions…).

Y croire #oupas

Travailler les données, c’est aussi (souvent) jouer la confrontation, la comparaison et aboutir à une vision macroscopique des forces en présence. C’est ce à quoi ce sont amusés les designers de l’agence Column Five en partant d’un jeu de données fourni par le Pew Forum : comment sont répartis les revenus dans les différentes communautés religieuses des États-Unis ?

Cette visualisation statique, “The Allmighty Dollar“, claire et efficace, nous permet d’explorer en un coup d’œil les portefeuilles de la foi.

Dataïfier le monde

Pour clore ces data en forme, échappons-nous du côté des représentations un peu folles du monde par les données. Explorons les data avec nos tympans autant que nos rétines.

L’ouïe tout d’abord avec ce projet bien allumé monté par Aaron Reuben, journaliste indépendant, et Gabriel Isaacman étudiant en science de l’environnement à l’université de Berkeley. Leur but commun : écouter l’air.

Comment ? Rien de plus simple : dans différents endroits, ils ont recueilli sur des filtres des particules atmosphériques. Ils ont ensuite séparé les milliers de composants qui forment la mixture que nous respirons puis leur ont assigné un son à chacun. Il ne restait plus qu’à appuyer sur “play” et laisser l’évolution des données nous rendre audible l’air qui nous entoure.

Comparaison oblige, jetez une oreille à l’air d’un tunnel encombré de semi-remorques puis à celui nettement plus apaisé des hauteurs de la Sierra Nevada.

Finissons comme promis avec une expérience visuelle, une vision où les data viendraient encombrer votre cornée, un génial exercice de style codé par le développeur canadien Peter Nitsch : Ascii StreetView. Certains nous ferons remarquer que le lien n’est pas neuf, certes, mais comme l’on dit par ici “old but gold”.

C’est “juste” le service Street View proposé par Google entièrement repeint à la sauce Ascii. Si ce service avait existé dans le kiosque de feu le Minitel, il aurait sans doute ressemblé à ça.

Bonne balade et à la semaine prochaine.

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Les data en forme http://owni.fr/2012/09/11/les-data-en-forme-episode47/ http://owni.fr/2012/09/11/les-data-en-forme-episode47/#comments Tue, 11 Sep 2012 13:35:27 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=119863 Owni vous embarque dans un livre aux millions de couleurs, l'inflation en temps réel, les dépenses des parlementaires, les secrets du graphe Facebook et des fractales naturelles.]]> Aux écoliers qui viennent de réintégrer leurs classes, les professeurs présenteront sûrement Raymond Queneau comme un remarquable prosateur. Mais rares sont ceux à qui on exposera son surréaliste ouvrage de littérature expérimental Cent mille milliards de poèmes, lequel propose, par un jeu de languettes et de rimes, plus de vers que ne pourra jamais en lire l’humanité.

Sur un principe voisin, l’artiste allemande Tauba Aurebach (à qui on devait déjà un piano qui ne peut se jouer qu’à deux) a imprimé un “atlas colorimétrique”, déclinant sur 3 000 pages le spectre RGB (ou RVB pour les francophones). Basé sur les trois couleurs primaires de la lumière, ce nuancier constitue le système chromatique de référence pour les écrans et logiciels d’imagerie à travers le monde.

Le livre ne portant aucune autre indication que les couleurs elles-mêmes, pas même code offrant la possiblité d’appliquer la couleur observée sur Photoshop ou Gimp, il s’avère d’une parfaite inutilité pratique. Les amateurs éclairés pourront donc se contenter de la pure contemplation et feuilleter ce qui s’avère être une véritable oeuvre de data-art.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Inflation en temps réel sur Amazon

A l’issue d’une enquête mené par ses journalistes Julian Angwin et Dana Mattioli sur Amazon, le Wall Street Journal a découvert une autre sorte de nuancier : celui des prix pratiqués par les géants du eCommerce ! A l’image du “yield management”, par lequel les compagnies aériennes font fluctuer d’heure en heure le prix de ticket en fonction de la demande et de la disponibilité des places, des algorithmes ont été implémentés sur ce site et chez certains de ses concurrents pour modifier heure par heure (voire quart d’heure par quart d’heure) l’étiquette d’un produit. Objectif de la manoeuvre : optimiser son référencement dans les moteurs de recherche qui scannent le web à la recherche des meilleurs prix, et qui “même pour un penny de différence” ramènent en tête des classements telle ou telle plate-forme. Une méthode surprenante que le site web du quotidien économique a retranscrit en suivant le cours d’un micro onde General Electric sur trois sites différents (dont Amazon) durant la journée du 12 août dernier :

Durant cette seule journée, le four aura ainsi vu son prix passer de 745 dollars à l’aube à plus de 850 dollars dans la matinée avant d’amorcer un creux entre 9h30 et midi, heure à laquelle il est revenu à son pic et ainsi de suite… Le tout correspondant de façon assez fidèle aux heures de lever, repas et travail de l’Américain moyen. Au total, notre micro onde aura connu neuf changements de prix en 24 heures sur Amazon, contre deux seulement chez son concurrent Best Buy, avec une amplitude de prix de 100 dollars ! Interrogé par les journalistes, la société Mercent Corp qui commercialise ces solutions de montagnes russes tarifaires annonce modifier le prix de deux millions de produits chaque heure. De quoi renouveler le concept de shopping en temps réel.

Dans la poche des parlementaires anglais

En 2009, un scandale avait entaché toute la classe politique britannique et interrogé la France : plongeant dans le détail des notes de frais des parlementaires, nos confrères du quotidien le Daily Telegraph avaient relevé des abus manifestes dans ces dépenses discrétionnaires, depuis les travaux de jardinages jusqu’à la spéculation immobilière en par la nourriture pour chat. Tandis que les Français n’ont pas encore vu la première virgule d’un amendement donnant un droit de regard sur les 6 142 euros de “frais de mandat” versés chaque mois par l’Assemblée, le gouvernement britannique a appliqué aux budgets de fonction de ses députés sa politique d’Open Data. Publiées par l’Independant parliamentary standards authority (ou Ipsa), les émoluements des parlementaires sont désormais publics et consultables à loisir sur le site de l’institution. A ceux qui veulent aller droit au but, nos talentueux confrères du Guardian proposent une application qui permet de passeren revue, poste par poste, les dépenses de chacun des élus et de les comparer avec les moyennes des autres partis :

L’application, élaborée à l’aide d’utilitaires de la société de datavisualisation Tableau, propose même un “top” des élus les plus dépensiers, la première place revenant au travailliste Jim Murphy qui a dépensé pour l’année fiscale 2011-2012 près de 87 000 livres, soit 109 000 euros ! Et pour ceux qui s’indigne du manque de transparence de ces données en France, leur souris pourra s’attarder sur l’initiative de l’ONG Avaaz qui a lancé pour cette rentrée parlementaires une pétition en ligne exigeant que les citoyens puissent avoir un droit de regard les livres de compte du Palais Bourbon.

Highway to hell

Avant de retourner à d’autres comptabilités d’utilité publique, permettez-nous de vous offrir une petite pause musicale dans votre voiture de fonction. La filiale australienne de l’assureur Allianz a compilé une série de données d’intérêt divers sur les autoradios, de leur naissance (en 1930, par la bien nommée société Motorola) aux derniers “pods” pour smartphones embarqués :

Nous y apprenons notamment que des études ont prouvé que l’écoute de musique en voiture augmente de cinquante millisecondes le temps de réaction de l’automobiliste aux objets se présentant devant lui mais réduisait de cent millisecondes leur réactivité aux menaces provenant des côtés du véhicule. Le tempo semble également être en cause : le compositeur le plus “sécure” selon une étude cité par ce panneau serait Mozart tandis que Eminem serait le plus accidentogène. Au milieu du classement, Elton John constituerait le meilleur compromis. En tout cas du point de vue de la sécurité routière.

Tous les amis du Monde !

Lancé début août, le site Facebook Stories s’était donné pour vocation de relayer “les plus belles histoires” partagées sur le réseau et ceux qui l’utilisent. En plus des histoires particulières, le site d’est enrichi cette semaine d’une datavisualisation réalisée par une chercheuse issue de la prestigieuse université de Stanford portant sur les liens entre les usagers selon leur pays : la “carte interactive de l’amitié mondiale” :

Le diamètre de chaque cercle est calculée en fonction du nombre de “liens d’amitié” Facebook entre chacun des pays pondéré par le nombre total de ces liens à l’intérieur de chacun des pays.

Si beaucoup de faits sont largement connus (les liens entre les pays européens et leurs anciennes colonies ou bien entre les Etats membre du Commonwealth), d’autres amitiés à longue distance révèlent des aspects méconnus de l’histoire culturel, politique ou économique de certains Etats. Les Brésiliens y révèlent ainsi les forts liens qui les unis aux Japonais, du fait de l’immigration massive vers l’Archipel dans les années 1970, et les intérêts économiques du pays en République démocratique du Congo. Des détails sont présentés en pied de carte pour expliquer l’origine de certains liens (avec quelques bugs néanmoins, comme l’amitié franco-tunisienne expliquée par l’immigration des Zimbabwéens en Afrique du Sud).

La minute autopromo : P/Datha est sur C/Politique !

Owni et France 5 sont heureux de vous annoncer la naissance dimanche 9 septembre d’une nouvelle chronique : C/Data. Elle marche (grâce à Loguy), elle parle (grâce à Julien Goetz) et elle sait même compter (grâce à Paule d’Atha) pour dynamiser en image les débats menés par Caroline Roux dans l’émission C/Politique. Pour cette rentrée, peut-être sous l’influence familiale, elle a parlé de gaz de schiste, pour questionner le lieutenant d’Europe écologie-Les Verts Jean-Vincent Placé, en exposant les pour et les contre de l’exploitation de cette ressource :

Chaque semaine, elle viendra chahuter dans vos dimanches après-midi vers 17h40. Les papas sont un peu crevés mais très contents.

Bonus : quand la nature fait des fractales


Sans l’aide d’aucun logiciel connu, la nature produit spontanément aux quatre coins du globe des représentations mathématiques complexes que l’homme a mis des siècles à mettre en équation. Depuis deux ans, le professeur Paul Bourke de l’University of Western Australia chasse sur Google Earth les fractales partout où ils apparaissent, des plateaux secs d’Espagne aux deltas sinueux de Birmanie et jusqu’au fin fond du Groenland, où la verdure se complexifie mathématiquement.

Le projet Google Earth fractals est libre de contribution et accompagne chaque image d’un fichier .KMZ (compression du format .KML, format de localisation de Google Earth et Google Maps) pour aller admirer, dans leur milieu d’origine, les gribouillis matheux de mère Nature. Et à ceux qui veulent se balader dans l’univers des représentations fractales, depuis Second Life jusqu’au Grand Canyon, le site perso de Paul Bourke offre une jolie galerie de liens.

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Les data en forme http://owni.fr/2012/09/04/les-data-en-forme-episode46-merci-marie/ http://owni.fr/2012/09/04/les-data-en-forme-episode46-merci-marie/#comments Tue, 04 Sep 2012 10:12:00 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=119387 Owni prend la route avec l'ami Kerouac, se met plein de bulles data dans la tête, plonge dans des océans perpétuels un peu planants et ouvre bien grand les yeux sur ce fichu pétrole, source de tous nos maux passés et à venir.]]> Jack Kerouac a écrit son fameux roman Sur la route en trois semaines sur un rouleau de téléscripteur de 35 mètres de long. D’un trait. Sans marge ni paragraphe. C’est à partir de là que Stefanie Posavec (qui a déjà bossé avec David McCandless sur l’infographie “Droite/Gauche“, si si, vous connaissez sûrement) a eu l’idée de cette très jolie infographie.

La méthodologie est simple : chaque mot du bouquin vaut 0,85 millimètre et chaque nouvelle phrase est célébrée par un virage à droite. Tandis que chaque sujet est fêté par un changement de couleur. Le résultat est juste fascinant. On allait dire planant.

Walmart partout, Walmart nulle part

On reste chez l’Oncle Sam, en moins poétique, pour la prochaine dataviz qui s’appelle “l’invasion Walmart“, du nom de ce “petit” supermarché étasunien qui superdomine le paysage de superconsommation de l’autre côté de l’Atlantique. À l’origine, un journaliste économique qui met à disposition un jeu de données [en] avec la localisation géographique de tous les magasins de la marque aux USA avec leur date d’ouverture. Plusieurs projets ont pu voir le jour grâce à cette libération de données. Et notamment celle du biostatisticien Corey Chivers [en], qui a pondu avec le logiciel R une visualisation de l’évolution de l’ouverture des magasins Walmart à travers le temps et l’espace. Le résultat est plutôt… moche, mais l’important est l’intention et l’efficacité. La couche de beau peut (ou pas, avis aux gmappeurs) venir dans un second temps.

Titi et le beau Romney

Ouvrons à présent la minute “Elections US” (ça va être data-tendu jusqu’en novembre, autant se le dire). Facebook et CNN s’associent pour délivrer leurs “aperçus” de l’élection en dressant une application interactive rouge et bleue [en] qui suit la popularité des candidats Obama et Romney (ainsi que leur vice-président) sur le plus social des réseaux. Le dispositif n’est pas révolutionnaire (cela dit, on est sur CNN, donc le risque de révolution était faible), mais il est proprement réalisé. La vérité, si c’est sur Facebook que la Maison Blanche se joue… ça va être serré.

Des bulles des bulles des bulles

Toujours aux States. Les élections vues par le New York Times, avec cette très belle dataviz décrivant “le chemin qui se construit vers la victoire” grâce à une série d’hypothèses en bulles [en] : chaque état est représenté par une couleur (bleue pour Obama, rouge pour Romney) de différente intensité selon la “solidité” de l’électorat vis-à-vis du candidat. Selon les scénarios proposés, on découvre la situation des deux partis au regard des possibilités : où sont les états qui peuvent faire pencher la balance, quel a été le comportement de ces états-clés il y a 4 ans, etc. Une belle brochette de “au cas où” qui permet d’anticiper les enjeux de manière très claire. Bref, du gros NYTimes comme on l’aime.

Autre exercice délicieux proposé par le roi du datajournalisme, cette couverture de la convention républicaine par le biais d’une analyse lexicale [en] joliment rendue via… des bulles, ici aussi.

Le principe : récupérer le verbatim de tous les discours de la fiesta éléphantesque chez Federal News Service et mettre en scène les mentions des différents concepts, thèmes, personnalités sous forme d’une visualisation épurée. Le nuage de mots-clés en version interactive, où le clic sur la bulle affiche l’ensemble des mentions situées dans l’ensemble des discours. Du bel œuvre – qui ravira même les enfants, les bulles pouvant être déplacées.

Pour en finir avec les bulles, une petite dernière pour la route, cette infographie sur les Jeux paralympiques [en] concoctée par The Telegraph. Techniquement moins impressionnante que les deux premières visualisations (on pourra notamment regretter l’emploi du Flash), elle part toutefois d’une bonne intention de vouloir offrir une lecture synthétique de l’information. Ce qui est quand même ce qu’on demande prioritairement à ce type de prestation. L’application est par ailleurs mise à jour toutes les 5 minutes.

Apparemment le courant passe

La NASA, ce n’est pas que des photos de Mars en haute résolution ou des clichés photoshopés de l’autre bout de l’univers. Un des nombreux satellites en orbite est un pourvoyeur infatigable de big data, traitées et mise en animation par le Studio de Visualisation Scientifique (SVS).

Et, parmi leurs nombreux projets, celui – fascinant – répondant au petit nom de ECCO pour Estimation de la Circulation et du Climat des Océans, dont on vous a déjà parlé en avril. En un mot : comprendre comment fonctionnent les courants marins grâce à des modèles mathématiques bien costaud et un rendu tout autant trapu. Le résutat : le (petit) film Perpetual Ocean, hypnotisant.

Pour compléter cette mise en joie, on pourra désormais mieux appréhender les tenants et les aboutissants du projet grâce à l’entretien du patron su SVS [en] réalisée par Mashable.

Pas d’inquiétude, on a PLEIN de pétrole

Et on va rester dans le film d’animation pour refermer cette veille avec le petit travail data-engagé [en] de l’institut PostCarbon qui s’insurge à sa manière contre une forme de négation du peak oil (le pic pétrolier) qu’il considère comme de la propagande consumériste. Et qu’il tente – avec ses moyens – de contrer en usant de son indéniable talent de narration. On se laisse donc envoûter par ce petit objet drôlement bien fait, même si ça cause anglais.

Lecture de la rentrée

Chez Owni et principalement au pôle “data”, on aime beaucoup la cartographie. On ne saurait donc mieux vous conseiller de lire l’interview de Gaël Musquet, président d’OpenStreetMap France chez nos amis de Data Publica. Un intéressant rappel de l’origine du projet, des difficultés rencontrées, des relations avec les gros acteurs de la carto, de l’avenir d’OSM. Palpitant.

Et enfin – après c’est fini, promis – ce 46e épisode des Data en forme est fortement dédicacé à la sémillante Marie Coussin (#FF @mariecoussin) qui brilla de mille feux durant 18 mois sur le journalisme de données à la sauce Owni, et qui poursuit désormais sa route à elle sur d’autres jolies sinuosités. So Long, and Thanks for All the Fish.

Bonne data-semaine à tous !


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Les data en forme http://owni.fr/2012/08/27/les-data-en-forme-11/ http://owni.fr/2012/08/27/les-data-en-forme-11/#comments Mon, 27 Aug 2012 15:51:32 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=118782 Data en forme, les journalistes de données d'Owni vous proposent de vous localiser en Gaule, de trouver votre âge créatif ou encore de pronostiquer les élections américaines à partir de livres. Au boulot, c'est la rentrée !]]> Finis le soleil, le palmier en Une d’Owni et les JO : la rentrée arrive à grand pas, les sujets sérieux reviennent sur le devant de la scène jusque dans les Data en forme.

Commençons notre 45ème chronique par une innovation portée par le groupe Radio France et réalisée par FaberNovel. Simplement intitulée “Console Twitter”, cette plate-forme permet de suivre l’activité Twitter du groupe et de ses différentes antennes (France Inter, France Info, France Culture, France Bleu, le Mouv, France Musique et FIP). Activité au sens large : suivi des tweets en temps réel, “bruit” global, mentions, retweets, etc. La navigation est fluide grâce aux boutons à droite du tableau de bord et le lexique, particulièrement clair, rend l’application accessible aux non-spécialistes de Twitter.

Cette console est avant tout un outil destiné aux journalistes de Radio France, même s’il est ouvert au public. Une telle innovation de la part d’un groupe public est à saluer : Twitter est désormais reconnu comme un média à part entière et cet outil incitera probablement les journalistes à plus d’interactions avec Twitter et par ce biais, avec les auditeurs connectés. Ce qui soulève également d’autres questions : quelle sera la relation avec l’audience qui va en découler ? Une course au “tweet” va-t-elle s’engager ? Les données fournies par Twitter seront-elles utilisées comme moyen d’évaluer la satisfaction des internautes ?

Une livre d’argent

L’un des plus importants sujets de la saison automne/hiver 2012 de l’actualité sera sans conteste l’élection présidentielle américaine. Cette thématique a déjà inspiré de nombreux projets data et ne tarira pas de si tôt. Deux travaux nous ont particulièrement interpellés cette semaine.

Le premier, gigantesque et fascinant, est celui du Wall Street Journal. Intitulé “Political moneyball”, il recense en un immense graphique de relations les financements des candidats aux élections. Chaque cercle représente un comité, un parti ou un donateur (entreprises, groupement, association, etc.). Vous pouvez cliquer à partir du graphique ou effectuer une recherche selon des critères précis. Les données sont issues de la Commission fédérale pour les élections. Un projet dans lequel on pourrait se perdre des heures et que l’on ne peut qu’admirer pour son apport à la démocratie, l’énorme travail demandé et sa lisibilité.

Plus classique graphiquement mais plus insolite sur le fond, the Amazon Election Heat Map 2012 représente la couleur politique des États américains en fonction de la proportion de livres “bleus” (démocrates) ou “rouges” (républicains) achetés par ses habitants sur le site de vente en ligne du même nom. La couleur des livres est déterminée par l’équipe d’Amazon. L’équipe précise également que :

Les livres ne sont pas des votes, et une carte des achats de livres peut refléter autant une simple curiosité qu’un réel engagement de la part de ces lecteurs ; mais nous espérons que notre carte de l’élection 2012 vous donnera une façon de suivre les changements politiques au travers du pays durant cette période électorale.

L’Amérique en crimes

Chicago Crime, le projet d’Adrian Holovaty recensant les données sur les crimes à Chicago sur une Google Maps, fut l’un des premiers projets de data journalisme au sens où on l’entend actuellement. Créé en 2005, il fut entre autres décrété par le New York Times comme l’un des meilleurs projets de l’année.

Les données sur le crime continuent de nourrir de nombreux projets de data journalisme, comme nous vous le montrions la semaine dernière avec l’application “Murder in America” du Wall Street Journal.

Le New York Times s’est aussi saisi de la question avec la publication des données relatives à la ville de New York entre 2003 et 2011. Les filtres permettent de chercher par mois/heure de la journée ; race/ethnie ; sexe ; âge ; arme utilisée et quartier. L’article [EN] accompagnant l’application est très instructif, expliquant notamment que la période la plus propice au meurtre est l’été. La température est chaude, les gens battent davantage le pavé, tuent davantage ? Le journaliste ne fait pas le lien mais explique qu’en 2011, le mois le plus meurtrier fut septembre (52 morts) puis août (51). Que le nombre de meurtres diminue : on atteint le niveau des années 60, qui n’avait pas été vu depuis longtemps. Que l’on a moins de risque d’être une victime si l’on est une femme. Et autres analyses de données qui rappellent la nécessaire complémentarité entre mise en scène des données et article explicatif.

Une journaliste guatémaltèque, Claudia Méndez Arriaza, s’est lancée dans le même projet pour la ville de Guatemala City. Dans un pays où le taux d’homicides volontaires atteint les 35 pour 100 000 (selon les Données de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime), cette démarche prend une autre dimension, celle de la dénonciation. Son site s’appelle d’ailleurs “Une vie est une vie”. Chaque point sur la carte correspond à un homicide et quand les données existent, le nom de la victime, sa profession et l’arme utilisée y sont mentionnés, pour lutter contre l’oubli.
L’auteur s’explique dans une interview [EN] pour le Knight Center for Journalism in the Americas.

En allemand dans le texte

Autre grand classique de la data visualisation, mais sur lequel il reste encore de nombreuses pistes à explorer : la représentation graphique de budget. Cette visualisation [DE], réalisée par le ministère des finances allemand, présente le budget fédéral. Si comme nous, vous ne parlez pas allemand, cela ne vous empêchera a priori pas de profiter de cette dataviz. Google Translate vous assurera la traduction des mots principaux et vous pourrez tout de même apprécier le scénario de navigation allant du général au plus particulier – Dépenses / Ministère des Affaires sociales / etc. , les graphiques de répartition bien nets et la liste détaillée des actions entreprises avec l’argent public. Danke Bundesministerium des Finanzen.

Ils sont fous ces Romains

Histoire de se détendre un peu après tous ces liens sérieux, nous vous proposons de jeter un oeil au projet “Orbis” de la pourtant sérieuse université de Stanford. Orbis vous propose à peu de choses près le même service que Mappy ou ViaMichelin : calculer votre itinéraire d’un point A à un point B en Europe. Vous pouvez choisir votre mode de transport : à pied, à cheval, à dos de mule ou encore en caravane de chameaux. Oui, car “Orbis” calcule votre itinéraire selon les données d’il y a près de 1 900 ans, au temps de l’empire romain. Ainsi, si vous souhaitiez faire un aller-retour de Paris à Rouen (pardon, Lutèce à Rotomagus), dans une cariole à boeufs, au mois d’août, vous auriez mis 4,9 jours pour faire 243 kilomètres.

Les scientifiques et historiens travaillant sur Orbis ont même fait des cartes isochrones de Rome : c’est-à-dire des cartes dont les frontières sont modifiées pour représenter le temps de trajet pour arriver en son coeur, ici Rome. Le but de ce travail de recherche : comprendre comment une ville a pu soumettre une grande partie de l’Europe, notamment par l’étude de leurs modes de communication.

Pas d’âge pour la créativité ?

L’application “How old are they” [EN] est issue d’une réflexion étonnante : y a-t-il un âge privilégié pour la créativité ? Et si oui, est-il le même pour les romanciers, les musiciens ou les directeurs de films ? Si la liste des heureux élus peut sembler courte, l’idée est intéressante et la réalisation fluide et esthétique. Pas étonnant, periscopic.com est l’une des boîtes spécialisées dans la data (leur slogan : “faire le bien avec la donnée”, rien que ça) avec de beaux projets à leur actif comme Working in America ou Politilines.

Garder le lien

Quelques liens pour prolonger cette plongée hebdomadaire dans le joli monde de la data :

- une interview de Nigel Holmes [EN], spécialiste des “explanation graphics”, longtemps au Time magazine et auteur, s’il fallait n’en garder qu’une, de l’infographie “It’s the economy, stupid !” ;

- la liste des finalistes sélectionnés pour les “Information Is Beautiful Awards” : énormément de beaux projets, dont nous vous avions déjà parlé pour certains dans les Data en forme ;

- le tumblr Dataviz de la Banque Mondiale qui recense les réalisations faites à partir de leurs données : une vraie mine d’or pour comparer les différentes techniques de visualisation et la multitude de projets pouvant être crées avec des sets de données identiques.

Bonne data-semaine à tous !


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L’application “Murder in America” [en] permet ainsi “d’explorer une base de données interactive des meurtres commis aux États-Unis entre 2000 et 2010″ tout en permettant de raffiner sa requête aisément selon les critères apparaissant dans les comptes rendus rassemblés par le FBI (“race” — au sens où ce mot est utilisé outre-Atlantique —, sexe du meurtrier ou de la victime, circonstances du meurtre, localisation géographique, type d’arme, etc.). Un boulot complexe extrêmement sobre et simple dans son rendu et dans son utilisation, ce qui est toujours une mesure utile pour juger de la qualité d’un tel projet.

Carto par-ci, carto par-là

Un poil moins ambitieux mais bien rafraîchissant, l’application sans nom (intégrée ci-dessous pour sa version “Monoprix”, vous pouvez aussi jouer avec sa version intégrale), réalisée par nos camarades de Data Publica, permet de mettre en valeur leur savoir-faire et leur technologie en matière de rendu de données. Elle offre également une opportunité à la galaxie Open Data de lancer un message positif vers les entreprises privées imaginant que “Open Data” ne puisse signifier que “données publiques”, et donc à les inciter, elles aussi, à ouvrir autant que possible leurs données.

L’application, fabriquée à partir d’un jeu de données inédit, localise les magasins de type Franprix ou Picard sur Paris et affiche leur quantité pour 10 000 habitants.

On reste dans les cartes estivales, celles-ci basées sur le crowdsourcing, avec le projet Bostonography [en]. Le principe est simple : délimiter les quartiers de Boston (Massachusetts) en demandant aux habitants de contribuer en dessinant eux-mêmes les frontières de leur quartier telles qu’ils les perçoivent. L’idée pourrait paraître saugrenue, mais les résultats obtenus prouvent le contraire : tout le monde n’a pas la même perception de l’espace et des territoires. Le tout est de prendre l’avis de chacun et de mettre en lumière les points de concorde (agreement) pour cerner au mieux le “vrai” cœur d’un quartier.


Musique à la carte

L’été, saison des festivals, saison de la détente, quel meilleur moment pour se partager une petite infographie sans prétention réalisée par Pello, un “artiste londonien combinant un amour de la musique avec un désir de créativité” (hé oui, quand même). Méthodo rapide : placer sur la carte les chanteurs, groupes, selon leur lieu de naissance ou de formation. On l’aurait bien augmenté avec un peu d’interaction et de zizik qui démarre au glissé de la souris, mais on sent que ça va pas être possible au niveau des droits. Donc on se contentera de l’imaginer avec vous.

À l’est, du nouveau

Repérée également cet été sur The Economist, cette petite vidéo [en] de fact checking historico-politico-socio-géographique, pour expliquer le non-sens du concept “d’Europe de l’Est” et pourquoi “rassembler les pays de l’ancien bloc communiste comme une seule entité est suranné et dommageable”. Les explications sont claires : il n’est pas justifié de les regrouper pour des raisons géographiques, ni pour des raisons économiques, ni pour des raisons politiques. Ici, on milite plutôt pour une “Europe Danubienne” — qui, au moins, fait sens historiquement et culturellement — voire une “Europe Romaine”.

La Ligue 1 en data

On vous reparle cette semaine d’Anthony Veyssiere parce que, décidément, on aime bien tout ce qu’il fait. Après avoir bossé sur les élections et Twitter ou encore sur des données de l’OCDE, le jeune développeur-designer publie cette fois un remarquable travail de visualisation sur le foot français, en se basant sur les données statistiques d’un spécialiste teuton du secteur, Transfermarkt.

Grâce à cette visualisation qui projette sur un graphique à branches les différents joueurs des effectifs de L1 selon leur rôle dans l’équipe, il est ainsi facile de voir d’un coup d’œil les disparités financières entre les clubs de foot français ainsi que les “points forts” et “points faibles” des écuries par secteur. Évidemment, la conclusion à tout ceci c’est que les clubs les plus riches ne sont pas les meilleurs. Le boulot est malgré tout très réussi et réjouira les amateurs de simulateurs de gestion de club de foot grâce au look’n'feel très ludique de l’application.

La vérité est ailleurs

Une petite dernière pour conjurer la canicule en se disant qu’il fait sûrement plus chaud ailleurs. Infographie attrapée au vol sur xkcd [en] et qui représente les 786 exoplanètes connues à date, mises à l’échelle avec notre système solaire. La bonne nouvelle, c’est qu’on en découvre de plus en plus, et qu’elles sont de plus en plus petites grâce aux progrès de la technique. Et qu’on se sait absolument rien sur ces corps célestes fort lointains. Et que ça pourrait changer, un jour ou l’autre.

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Dernier tour, dernière manche

Côté US, c’est le Wall Street Journal qui s’est collé le mieux à l’exercice périlleux (en termes d’ergonomie, notamment) de la restitution graphique dudit bilan sportif. À défaut d’être réellement surprenant, l’exercice du WSJ “The Olympic Medal Count” [en] est propre, lisible et léger : une carte du monde, des ronds dans l’eau taillés proportionnellement au nombre de récompenses obtenues (ça bouchonne un peu en Europe), une possibilité de filtrer par discipline et par couleur de médaille — et, bien sûr, d’avoir le récapitulatif exhaustif des champions par pays. Comme on dit : c’est de l’interactive design.

Côté français, sans forfanterie : la performance est nettement supérieure (ça compensera). L’application “Jeux Olympiques de Londres“, publiée par France Info et réalisée par les amis de WeDoData, part avec la même intention de faire propre et léger.

Au final toutefois : un design plus léché, une frise chronologique bien sentie, un module “Regardez les JO autrement” affichant un classement des médailles “par habitants” (qu’on aurait vu au singulier), “par richesse” et “par délégation” qui part d’un très bon sentiment — et qui manque sans doute un peu de clarté (méthodologie ?). On ne ratera pas non plus le trombinoscope “Les Français” qui offre un véritable panorama sportif de la délégation tricolore et la petite fiche d’identité de chacun d’eux.

En bref, un projet bien mené, globalement bien conçu et gentiment réalisé. Cerise sur le gâteau : la petite explication de texte de Jean Abbiateci sur le scraping (récolte) de données qu’il a effectué pour WeDoData à l’occasion. Humilité et partage, les deux mamelles du datajournalisme !

Niveau bilan, l’intarissable Guardian nous gratifie cette semaine d’un dernier coup de fouet en pondant l’article attendu “Londres 2012 et le journalisme de données : qu’avons-nous appris des Jeux olympiques ?” [en]. Simon Rogers y pose les bases de sa réflexion — qui fera sans doute consensus, comme souvent : 1) il existe plus d’une manière [en] de lire le classement des médailles (ce que l’app française tente sans doute de démontrer aussi) ; 2) les pays n’ont pas gagné leurs médailles de la même manière [en] qu’en 2008 ; 3) les médaillé(e)s britanniques proviennent davantage des écoles publiques [en] qu’en 2008 ; 4) les athlètes sont (dé)formés [en] par leur discipline ; 5) la Grande-Bretagne n’est pas si nulle que ça [en] comparée aux Etats-Unis (ah, les pinailleries familiales) ; 6) les nageurs et nageuses vont de plus en plus vite [en] ; 7) d’où vient et où va l’argent des JO [en] — et ainsi de suite pour mettre en valeur le travail remarquable du fleuron européen du “ddj” tout au long de la compétition. À ne pas rater.

Allez, on abandonne (enfin ?) les Jeux olympiques pour revenir à la veille classique. Et il reste du lourd cette semaine à vous proposer.

Mon nom est Data — Pôle Data

Les amateurs du personnage mythique de James Bond seront forcément conquis par “007 – The Business of Bond” [en], très bon boulot de Kelvin Luck avec — là encore — tout plein de JavaScript rigolo, dont le très en vogue d3.js. Cette application a été soumise au défi “Diagrams are forever” [en] chez Information is Beautiful (David McCandless) et nous serions surpris qu’elle ne touche pas le jury d’éminents spécialistes, tant elle est conçue simplement et efficacement. Ce sont donc 22 films mis bout à bout, un rappel de leur fréquentation (US et Europe) et de leur coût de fabrication qui permet en un coup d’oeil de cerner le niveau de rentabilité de chacun (avec réajustement de l’inflation ou pas). Et tu sais quoi ? Tu peux pas test Sean Connery.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Pourquoi les Américains sont si…

La question ne nous brûle pas les lèvres cette semaine, mais elle a visiblement mis des fourmis dans les doigts de Renee DiResta, investisseuse sanfranciscaine dans le civil, sur son blog No Upside. En cette période un peu chaude outre-Atlantique (élections, tout ça) et propice à l’exacerbation des différences entre #lesgens, Renee s’est demandée comment les Américains se perçoivent eux-mêmes [en]. Son postulat : taper “Why is [un des 50 états de l'Union] so” (“Pourquoi [x] est si…”) dans Google et voir ce que Google Suggest… lui suggérait.

Si vous êtes lecteur d’Owni, vous savez que Google Suggest nous éveille particulièrement. Et l’expérience data de Renee DiResta est amadouante à plus d’un titre (donc) : d’abord, la dame est investisseuse et pas journaliste ; c’est une simple citoyenne éclairée — c’est comme ça qu’elle se positionne. Ensuite, sa méthodologie est un poil tirée par les cheveux mais tient la route. Enfin le rendu (où son monsieur, développeur, a visiblement mis les mains) est simple et séduisant.

Au-delà de la cartographie interactive classique, nous avons particulièrement apprécié le travail de mise en relation du sentiment régurgité par Google Suggest par rapport à la réalité que Renee est allée chercher sur les silos de données publiques US. Le premier qui prend le temps de faire la même chose avec les départements français a gagné le droit d’être en vedette d’un des prochains épisodes des Data en forme.


Tu avances tu recules comment veux-tu que je cumule

Une fois n’est pas coutume, nos camarades du Monde ont mis les bouchées doubles pour générer une chouette dataviz politique. Autant mettre au carré d’emblée : le bouzin n’est pas des plus clairs. Circonstances atténuantes, les données à mettre en valeur sont nombreuses et complexes, et le rendu est joli — ce qui n’était pas évident de prime abord. Ambitieux, le projet “Le cumul des mandats des parlementaires socialistes” veut donc identifier en un clin d’œil la proportion des députés et sénateurs PS cumulant d’autres fonctions électives (dans les mairies, les conseils régionaux, les intercommunalités).

Pour mettre un peu de lumière : à gauche, les 425 députés et sénateurs — on peut décocher l’un des deux en haut pour n’afficher que l’autre — fractionnés en quatre groupes (de 0 à 3 mandats en sus). Sur les 425 députés et sénateurs, 201 ont un mandat supplémentaire. On se fait une idée de la répartition des 201 en se dirigeant vers la droite et en mettant en surbrillance la colonne centrale dans sa partie rose : sur les 201 députés et sénateurs, beaucoup sont aussi maires, d’autres (moins) sont adjoints, etc. Une idée générale du volume “s’illumine” sur la droite de l’écran. Ou encore, de retour à gauche, 81 élus PS ont deux mandats en sus de leur mandat principal — soit (81 x 2) 162 postes répartis… selon une proportion, ici encore, dont on sera seuls juges. Et il en va de même pour les 19 députés et sénateurs qui occupent (19 x 3) 57 postes car cumulent trois mandats supplémentaires.

C’est d’ailleurs là que la frustration est la plus grande : il manque les chiffres exacts, on n’a donc qu’une idée vague de la répartition des élus selon les fonctions locales qu’ils occupent. Tout est question de proportion et de coup d’œil.

BANG BANG BANG

On terminera avec la baffe de l’été. Celle infligée par ce petit nouveau de la dataviz nommé… Google. Le projet “Arms Trade” s’inscrit en effet dans celui, plus ambitieux, de Google Ideas [en] — qui veut “se joindre à la lutte contre les cartels de la drogue et autres réseaux illicites” en pariant que la technologie peut participer efficacement à cette lutte. Pavé dans la data-mare, Arms Trade décrit sur une mappemonde éblouissante le commerce des armes de poings (civiles et militaires) et de leurs munitions pour chaque pays du monde (import et export), à travers les vingts dernières années – données fournies par le Peace Research Institute d’Oslo. Un bon gros joujou en JavaScript qui — s’il n’en était le sujet, si sérieux — fait passablement… rêver tout metteur-en-scène de données.


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Les Data en Forme http://owni.fr/2012/08/07/les-data-en-forme-episode42/ http://owni.fr/2012/08/07/les-data-en-forme-episode42/#comments Tue, 07 Aug 2012 13:18:27 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=117626 Les Jeux Olympiques ne cessent d’inspirer les datajournalistes et autres manipulateurs de données. La toile nous a donc livré cette semaine un joli lot de visualisations pour des datavacances très sportives.

Anneaux olympiques

On commence avec Gustavo Sousa qui nous offre (via Fubiz) un concept original et minimaliste pour une infographie particulièrement réussie. Jouant avec les anneaux olympiques (un anneau représentant un continent), cette création met en perspectives différentes données dont le nombre de prisonniers, la mortalité infantile, les ventes de délicieux soda ou encore les propriétaires d’armes à feu.

Les anneaux grossissent et diminuent en fonction des chiffres et nous laissent percevoir la différence notable de porteurs de HIV entre l’Afrique et le reste du monde, ou encore le nombre considérable de McDonalds en Amérique face aux autres continents.


Beijing vs London

On poursuit avec une nouvelle application du Guardian, qui nous propose de comparer au jour le jour les résultats des JO de Londres et ceux de Pékin pour les six pays ayant remporté le plus de médailles en 2008 (Royaume-Uni, États-Unis, Russie, Chine, Australie et Allemagne).

Ainsi, à l’issue du 9e jour (ce lundi), on remarque que le Royaume-Uni a déjà 12 médailles d’avance par rapport au même stade de la compétition il y a 4 ans. Les États-Unis ont pour leur part 5 médailles de retard mais déjà 9 médailles d’or de plus. Une visualisation interactive claire à consulter régulièrement afin de comparer les performances des pays entre deux olympiades.

Qui sont les athlètes?

Le Guardian a également entrepris de faire, avec Tableau, un panorama des 11 000 athlètes participant aux JO de Londres en fonction de leur âge, de leur taille et de leur poids. Si la visualisation, réalisée par Craig Bloodworth, se révèle particulièrement instructive, elle manque cependant d’attractivité.

Pour commencer l’internaute doit choisir une discipline parmi les pictogrammes. Les courbes permettent d’observer les moyennes à l’échelle mondiale selon le sport choisi. Les lignes de points interactifs répertorient tous les sportifs en distinguant une ligne pour les hommes et une pour les femmes, et en les classant dans un ordre croissant en fonction des filtres proposés. Enfin, une carte permet de voir les moyennes à l’échelle des pays.

Ainsi la moyenne d’âge des athlètes féminines en aviron est de 25 ans, tout comme celui des athlètes masculins. Kristin Hedstrom en compétition pour l’Angleterre et Anthony Fahden en compétition pour les États-Unis entrent dans cette moyenne. Les États-Unis ont pour leur part une moyenne d’âge de 26 ans pour l’ensemble de leurs rameurs.

Records

On enchaîne avec un histogramme interactif très complet retraçant les records du monde atteints lors des compétitions d’été depuis 1900. Chaque record est ici représenté par des points de couleurs différentes en fonction des disciplines sportives. Deux onglets permettent de faire ressortir les records établis par des hommes et ceux établis par des femmes. Un dernier onglet offre la possibilité de ne faire apparaître que les records établis lors des Jeux Olympiques d’été.

On découvre ainsi que 1976, 1999 et 2008 sont les années ayant enregistré un maximum de records. Un clic sur l’un d’eux fait apparaitre la courbe de l’évolution du record de la discipline sportive en question. Il est également possible de voir ce classement en fonction des disciplines et de la durée des records. Enfin, un motion chart appliqué à une carte permet de mettre en valeur les pays ayant comptabilisé le plus de records du monde depuis 1900.

#JO2012

Tout à fait impressionnant, Emoto nous permet de suivre les réactions et les sentiments de la twittosphère concernant les Jeux olympiques en direct. Sous forme de petits rectangles colorés défilant rapidement sur l’écran, les messages de 140 caractères fusent. Certains apparaissent plus lentement et laissent le temps à l’internaute de lire. Les tweets préalablement analysés par Emoto permettent ainsi de visualiser les sujets les plus discutés des JO 2012.

Le meilleur de son temps… dans le bassin

Le New York Times a décidé de mettre en compétition tous les médaillés d’or olympiques du 100m homme nage libre depuis 1896. En tête de cette compétition atemporelle : le Français Alain Bernard. Une animation en 3D très pédagogique accompagne cette visualisation sous forme de nuage de points afin d’en expliquer l’intérêt.

Ainsi, Alfred Hajos a remporté la course en 1896 avec un temps de 1″22. Face à tous les autres gagnants, le champion arrive loin derrière. Ce sont en effet 42 mètres qui le sépare d’Alain Bernard, vainqueur de la course en 2008. Grâce aux nouvelles technologies et à l’amélioration des méthodes d’entrainement, notamment pendant la guerre froide, les nageurs olympiques ont gagné une seconde tous les huit ans.


Le meilleur de son temps… sur la piste

Mais, à l’instar du Guardian remonté comme une pendule, le New York Times ne s’arrête pas là. Sur le même principe, ils se sont penchés sur les résultats du 100 mètres homme d’athlétisme. Cette compétition atemporelle sacre Usain Bolt, qui vient de remporter pour la seconde fois l’or aux JO de Londres.

Accompagné là encore d’une animation très réussie, on y apprend que le record du 100 mètres pour un enfant de 8 ans aujourd’hui correspond à la médaille de bronze aux Jeux d’Athènes en 1896. Un travail particulièrement impressionnant mêlant 3D et data.

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Les data en forme http://owni.fr/2012/07/31/les-data-en-forme-41/ http://owni.fr/2012/07/31/les-data-en-forme-41/#comments Tue, 31 Jul 2012 09:05:15 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=117322 Owni se mettent à l'heure des Jeux Olympiques et vous offrent une veille hebdomadaire 100% sport.]]> Les évènements sportifs collectionnent les données, et ce n’est pas pour nous déplaire. La toile s’est enflammée ces dernières semaines pour toutes sortes de compétitions. Après un retour sur les championnats de l’année, nous revisiterons le Tour de France, et nous plongerons dans les Jeux Olympiques de Londres.

Les championnats en ligne de mire

Commençons par un coup d’œil sur les championnats des années passées. Hyperakt revient sur les matchs de l’UEFA, de la NBA et autres ligues sous forme de cibles.  Chaque “secteur” de la cible représente une équipe à laquelle une couleur est attribuée. Un petit losange blanc marque les affrontements entre les clubs. L’équipe gagnante progresse ensuite vers le centre de la cible.

La forme originale et très esthétique atteint son but. Qu’il s’agisse du Bayern de Munich contre le Chelsea Football Club, ou des Miami Heats contre Oklahoma City, les fans peuvent suivre en un clin d’oeil l’ascension de leur équipe. Mais ce n’est pas tout. Ces cibles peuvent être achetées en ligne, l’occasion pour les supporters déçus de se défouler à coup de fléchettes sur un match perdu.

Les data en selle

On continue avec le Tour de France qui s’est achevé il y a maintenant une semaine.  Cette année, et pour la première de son histoire, le Tour a consacré un Britannique. L’occasion pour les datajournalistes du Guardian de revenir sur la compétition mythique, et de rendre hommage aux nombreux gagnants depuis 1903.

Tout en précisant à chaque fois la nationalité des coureurs, différents filtres sont mis à disposition de l’internaute afin de mettre en valeur les performances des vainqueurs du Tour : l’âge, la vitesse moyenne, la distance parcourue, le pourcentage d’abandons ou encore le nombre de cyclistes ayant franchi la ligne d’arrivée.

Si, de prime abord, la visualisation manque d’attrait, elle permet malgré tout de fouiller les données en détail et de retrouver les performances des plus grands coureurs, de Maurice Garin à Bradley Wiggins.

Podiums olympiques

On enchaîne avec une visualisation interactive des médailles remportées lors de chaque Jeux Olympiques depuis 1896. Cette infographie, qui rappelle des cellules observées sous un microscope, s’organise autour des pays et de la couleur des médailles. Des pictogrammes colorés permettent également d’obtenir le classement par discipline sportive.

Une timeline interactive anime même les données dans le temps en fonction des résultats lors des différentes éditions des J.O.

Cerise sur le podium, ce module, publié sur Franceinfo.fr et conçu par Wedodata, est actualisé quotidiennement afin d’y intégrer les résultats des épreuves en cours au fur et à mesure.

Les Français aux J.O. de Londres

Wedodata ne s’arrête pas là dans sa collaboration avec France Info. Une autre application permet de découvrir les athlètes français présents dans la capitale britannique.

Ce trombinoscope présente les sportifs par discipline, par âge, par sexe et par département de leur club. Il est également possible de voir leur(s) participation(s) aux J.O. précédents, et de découvrir s’ils ont déjà été médaillés ou non. Un onglet “Médaillés 2012″ est là aussi mis à jour quotidiennement et révèle les athlètes récompensés depuis le début des Jeux de Londres.

Quel athlète êtes-vous?

Lors des Jeux Olympiques de Pékin en 2008, vous avez peut-être rêvé de devenir gymnaste comme Li Xiaopeng ou nageuse comme Nathalie Goughlin. La BBC vous propose de découvrir à quel athlète olympique vous ressemblez le plus. Pour cette application, en espagnol uniquement, la chaîne a repris les noms, la taille et le poids des 1 882 athlètes ayant remporté les 2 058 médailles des Jeux Olympiques de Pékin en 2008.

Il vous suffit donc d’entrer votre taille et votre poids pour voir apparaître les sportifs dont les morphologies sont similaires à la vôtre. Un nuage de carrés oranges vous permet de découvrir tous les athlètes sur des axes reprenant leurs mesures.

De fait, si vous mesurez 1,75 m et que vous pesez 68 kg, vous remarquerez que vous ressemblez à la basketteuse américaine Sue Bird, à la joueuse de tennis Serena Williams, ou encore à l’athlète russe Maksim Dyldin.

Les J.O. sur les réseaux

Les marques ont toujours utilisé les grands évènements pour faire de la pub, ce n’est pas un secret, mais depuis l’avènement des réseaux sociaux, les compétitions sportives mondiales se vivent différemment, et se partagent avec le monde entier. 2012 et les J.O. de Londres enregistrent déjà des chiffres records.

Le Pappas Group le met en évidence dans une infographie aux couleurs chatoyantes. Qu’il s’agisse de YouTube, Twitter, Facebook, Google, ou des chaînes utilisées par les sponsors officiels, le Pappas Group raconte le pouvoir des réseaux lors d’une compétition mondiale.

Ainsi, la vidéo de promotion de Coca-Cola “Move to the beat” a été postée plus de 3 millions de fois sur Facebook, de même que les “Global cheers” de Visa ont été postés sur Facebook et Youtube près de 18 millions de fois.

Cashback 2012

Pour finir, alors que la crise économique est dans toutes les têtes, on peut se demander combien coûte un évènement comme les Jeux Olympiques ? Le Guardian propose cette semaine une balade au cœur du porte-monnaie des Jeux.

Sous la forme d’un système solaire, les £10.8 milliards (€12.8 milliards) dépensés dans la compétition par le comité olympique (Locog), les autorités publiques et l’Olympic Delivery Authority, de même que les £11.3 milliards (€14 milliards) de financement sont décortiqués. Chaque bulle a une couleur propre à l’autorité concernée.

On y découvre que £475 millions (€607.7 millions) sont alloués aux services de sécurité, de police et de l’armée, et que le gouvernement britannique débourse £6.2 milliards (€7.7 milliards) dans la compétition. Une visualisation interactive minimaliste qui a le mérite de donner un aperçu clair du budget des J.O.

Bonne data-semaine à tous !


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