OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 [webdoc] A la recherche du Jarring Effects http://owni.fr/2011/05/03/webdoc-a-la-recherche-du-jarring-effects/ http://owni.fr/2011/05/03/webdoc-a-la-recherche-du-jarring-effects/#comments Tue, 03 May 2011 17:28:18 +0000 sami-battikh http://owni.fr/?p=31695 L’entité Jarring Effects ne vous est pas inconnue ? Le dynamisme artistique et l’activisme de ce label lyonnais désormais incontournable en est sûrement la cause. A l’occasion d’une journée de soutien organisée pour soutenir la structure en crise financière mais toujours pleine de vitalité, Sourdoreille a investit et nous offre un webdoc, témoin de cette journée.

Il y a des labels, comme ça, qu’on suivra toujours à la trace, quoiqu’il arrive. Pour leur musique, on peut citer Infiné, Ninja Tune, Anticon, Quannum Records, B-Pitch Control. Il y en a d’autres qu’on suit, au-delà de leurs sorties, presque dans leur quotidien.C’est le cas aujourd’hui avec Jarring Effects.

Une poignée d’activistes lyonnais indépendants, accrochés à leur Croix-Rousse, soutenant corps et âmes un catalogue d’artistes excitants et exigeants. D’Ez3kiel à Sibot, de Scorn à Broadway, d’High Tone à Monsieur Orange ou encore Interlope, « JFX » est connu et reconnu bien au-delà des réseaux que ses artistes explorent. En ce début d’année, Jarring n’a pas la grande forme. Crise du marché du disque, soutien d’artistes à forte identité mais peu « rentables », Jarring Effects ne se porte pas aussi bien qu’il y a dix ou quinze ans, à l’époque où les disques d’High Tone et Ez3kiel se vendaient comme des petits pains.

Aujourd’hui, on écoute toujours autant les artistes made in Jarring, mais les nouveaux modes de consommation de musique – notamment le streaming – ne font pas les beaux jours du label. Face à ce chamboulement, d’autres initiatives ont été imaginées par les Jarring et leur entourage proche, comme la plateforme CD1D par exemple.Pour mieux cerner ce sujet, voici un webdocu de douze minutes, tourné par notre équipe à l’occasion d’une récente soirée de soutien à Bordeaux. Lives, interviews, et soutiens, donc, nous vous livrons quelques éléments pour (re)découvrir une aventure lancée il y a maintenant 16 ans.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Article initialement publié sur : Sourdoreille

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Artistes: pourquoi vous n’avez pas (encore) signé http://owni.fr/2011/03/10/artistes-pourquoi-vous-navez-pas-encore-signe/ http://owni.fr/2011/03/10/artistes-pourquoi-vous-navez-pas-encore-signe/#comments Thu, 10 Mar 2011 17:30:47 +0000 Martin Frascogna http://owni.fr/?p=30823 Nous apprécions particulièrement le point de vue d’avocat de l’Américain Martin Frascogna, que l’on ne rencontre pas souvent en France et pour cause : il existe peu d’avocats spécialisés dans les domaines de la culture et l’entertainement. Nous avons des avocats spécialisés en droit de la propriété intellectuelle mais peu qui gèrent les affaires de nos artistes. Le texte qui suit ne peut donc pas s’appliquer totalement au schéma français mais les conseils sont bons à prendre et peut-être trouverez-vous un acteur assez efficace pour faire office d’avocat à l’Américaine ;)

En tant qu’avocat de l’entertainement, mon travail est simple : aider les musiciens. Le fait d’aider signifie parfois qu’il faille révéler des vérités plutôt amères. Certains groupes mesurent leur succès selon s’ils sont signés sur un label ou non. Ceci est iréaliste. Etre signé ou pas ne signifie pas grand chose en réalité, malheureusement, beaucoup d’artistes pensent que leur échec est du à l’absence de soutien de leur label.

Au lieu de ressasser sans cesse leur mécontentement, les groupes doivent comprendre la dure réalité des choses : si un label ne le signe pas, c’est qu’il a de bonnes raisons. Ce sont ces raisons que les artistes doivent comprendre, analyser et appliquer afin de faire évoluer leur carrière. La pire des choses à faire (et pourtant la plus répandue), c’est de rendre responsable son entourage professionnel. “Si seulement mon manager avait fait ci….si seulement notre tourneur nous avait trouvé des dates plus importantes, ect…” C’est faux.

Ecoutez ce que les dirigeants de label ont à vous dire. Aimez-les ou detestez-les, que vous ayez été signé ou rejeté, ils font du conseil gratuit quand ils parlent. Ce sont des businessmen, ils comprennent le marché, et qu’importe si vous souhaitez avancer en tant qu’indé ou avec un label, vous resterez toujours votre propre “business”. Les sociétés doivent générer des revenus afin de survivre. Acceptez la critique. Pour les musiciens qui n’ont pas eu à faire à des dirigeants de labels, pas de soucis, soyez attentif. Voici cinq raisons pour lesquelles vous n’êtes pas signés. Utilisez ces conseils afin de faire progresser votre carrière ou même contourner les labels.

1. Votre groupe n’a rien d’extraordinaire

Aujourd’hui, tout le monde sait que la musique seule ne suffit pas pour être signé. La musique est en fait le point qui compte le moins pour être signé. Les labels sont à la recherche du point l’accroche unique, une accroche qui servira la mise en valeur du groupe. Plus encore, les labels recherchent des choses qu’ils n’ont pas déjà. Les groupes ont besoin de démontrer qu’ils ont percé dans une niche du marché à laquelle les labels n’ont pas encore accès. Montrez que vous avez séduit une niche et les labels sauront reconnaître que vous êtes celui qui leur en ouvrira ses portes. Si vous ne représentez pas une communauté, vous faites partie de la même catégorie que les milliers de groupes qui font la queue devant les portes des labels et qui attendent que vous sortiez du rang.

2. Vous n’avez pas la bonne attitude

Ne sous-estimez pas les conséquences qu’une bonne attitude peut avoir . Les labels s’impliquent dans une relation de business avec les artistes et la dernière chose dont ils ont envie c’est de faire des affaires avec un groupe pour qui être signé va de soi et qui plus est est arrogant. Vous ne trouverez jamais une industrie qui veuille faire des affaires avec un emmerdeur. Souvent, les groupes entrent en phase de négociation avec l’attitude suivante : “qu’est que vous allez bien pouvoir faire pour moi”. Faux. Afin de se défendre, ces mêmes artistes prétendent que c’est ainsi que les affaires se font. A la place, laissez votre avocat (ou représentant) négocier pour vous. C’est leur travail, ils ont des tactiques subtiles de négociation et savent sur quel point faire pression.

3. L’argent ne coule pas à flot

Contrairement à ce qui se dit, les labels n’ont pas d’argent. Il n’y a qu’un pourcentage très faible d’entre eux qui est en position de signer de nouveau projets. En plus de cette information déprimante, il y a encore moins de labels de qualité dont la légitimité est confirmée. Les artistes ne devraient signer qu’avec des labels (a) ayant une légitimité, (b) qui ont de l’argent pour le développement, (c) et qui ont un système de distribution établi.

4. L’importance du timing

Certains groupes ne sont tout simplement pas signés pour une histoire de timing. Vous avez beau avoir une offre en place, un bon système de livraison, une musique unique, et une niche solide sur laquelle vous pouvez compter, mais le label vous dit “non” quand même. Si ce label vous dit que ce n’est pas le bon moment, ils vous dit la vérité. Les cycles de l’industrie de la musique constituent un point important pour vendre et faire émerger un artiste. Si vous ne tombez pas au bon moment en termes de demande et de succès d’un genre, soyez patient, la tendance va tourner et tournera surement en votre faveur. A ce moment là, restez au top, soyez attentifs et approchez le label quand le timing est adéquat.

5. Trouvez-vous un bon VRP

Les groupes sont rarement signés et pour ce qui est de la direction artistique, elle est morte ou du moins, elle n’a plus d’influence. A moins qu’un label vous approche, ce qui est très rare, les labels entendent parler de musiciens via les avocats (ou intermédiaires). Les avocats de l’entertainement savent comment élaborer des propositions et plus encore, ils savent travailler avec les dirigeants de labels au quotidien. Ils savent quels labels ont de l’argent, lesquels signent, et qui ils sont susceptibles de signer. Votre avocat devrait être celui qui vous représente à chaque étape et à tous les niveaux, en indé ou en major. Mettez-les en avant et utilisez les afin qu’ils évoluent à vos côtés tout au long de votre carrière.

Article initialement publié sur Music Globalization et traduit par Lara Beswick.

Crédits photos : CC FlickR Scott Ableman, carolina naftali, leafar

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MON-DIA-LI-SEZ VOUS ! http://owni.fr/2011/03/08/mon-dia-li-sez-vous/ http://owni.fr/2011/03/08/mon-dia-li-sez-vous/#comments Tue, 08 Mar 2011 13:40:25 +0000 Martin Frascogna http://owni.fr/?p=30782 Martin F. Frascogna est un avocat spécialisé dans les questions liées au domaine de l’entertainment. Il intervient auprès de différents labels, tant sur le territoire américain qu’à l’international, afin de les aider à développer leurs catalogues et les opportunités de partenariats à l’échelle mondiale. Il collabore majoritairement avec des artistes indépendants au budget serré. Il tient un blog intitulé Music Globalization sur lequel il détaille ses observations professionnelles.

Dans ce billet, il se sert de son expérience pour attirer notre attention sur une question cruciale pour l’industrie de la musique aujourd’hui : la mondialisation, ses effets et ses bienfaits pour les artistes.

Mon blog traite rarement d’histoires personnelles. Ce billet requiert pourtant que l’on enfreigne cette règle et que je partage cette histoire vécue, qui va essentiellement définir le sujet de cet article.

Avant de devenir avocat dans le secteur de l’entertainment, je me plaisais à partager mon temps entre des jobs liés à l’industrie et la fac. En ayant un pied dans la réalité professionnelle et un pied dans la théorie, j’ai vraiment apprécié le fait de pouvoir analyser les parallèles entre ce qui était enseigné aux professionnels et ce qui se faisait réellement dans l’industrie. Le deux réussissent rarement à cohabiter, voire jamais. Ensuite est arrivée l’université DePaul.

DePaul dispensait un master en marketing international, et comme je venais de valider un master en communication internationale je me suis dit que je pourrais transférer quelques crédits et m’en sortir avec un diplôme de plus. Faux. DePaul m’as challengé. L’université a insisté pour que je me constitue un programme selon mes expériences passées, présentes et futures dans l’industrie et que j’adapte mon programme afin de mieux comprendre le “marketing musical international”. Bien sur, pourquoi pas – ça sonne plutôt bien. L’université a aussitôt ouvert son “alumni rolodex”, m’ont mis en relation avec des groupes, des labels, et plusieurs personnalités de l’industrie des environs de Chicago pour voir si je pouvais assister ces structures dans l’exportation de leur business hors des Etats-Unis, et plus encore, créer des opportunités au travers des tendances marketing spécifiques à chaque pays. Je n’oublierai jamais le premier groupe avec lequel j’ai travaillé (et la plupart des groupes avec qui j’ai travaillé après). Ils répétaient tous la même chose : “ça marche pas mal pour nous ici, mais nous avons vraiment besoin d’accroître notre base de fans pour survivre. Nous avons décidé de tourner en Europe et de voir ce qui se passe.” Comme je m’y attendais, il n’y avait aucun sens à cette réplique qui voulait littéralement dire, “on va se pointer là-bas, voir si notre musique colle à leur mentalité” ( = un déficit financier). Achevez moi.

Mon rôle était simple et complexe à la fois. J’ai tout d’abord commencé à analyser mon sujet, le genre, les marchés locaux, les sponsors potentiels, la relations des labels… et j’ai comparé tout ça à certains marchés internationaux. C’était difficile de constater qu’il n’existait aucune recherche pour évaluer ces marchés. Je me suis vite aperçu que chaque pays avait sa propre culture, ses niches, ses fans, ses habitudes de consommation, ses attentes au niveau des concerts, ses tendances marketing et la liste est encore longue. Ajoutez cela aux douanes, permis de travail, frais d’envois, les matériaux d’impression, la location de matériel et de possibles complications avec les services d’immigration – “on va tenter le marché Européen” était une déclaration pour le moins irréaliste pour un groupe qui ne bénéficiait pas du soutien d’une major ou d’accords avec des avocats qui s’y connaissent vraiment en droit international en plus d’être efficaces en droits des affaires culturelles. En effectuant des recherches (d’une manière que je ne divulguerai pas), j’ai été capable d’élaborer des plans de développement pour plusieurs groupes. Ces plans ne faisaient pas que décrire les étapes 1, 2, 3 en termes de cible, mais ils donnaient également une analyse détaillée de la façon dont il fallait assurer la promotion sur chaque territoire.

Après avoir fait aboutir plusieurs de ces projets, j’ai senti que mon travail était accompli – au cours suivant s’il vous plaît. Faux à nouveau. Etrangement (pour moi du moins), plusieurs labels ont commencé à me solliciter afin que je les assiste dans la tâche de s’exporter sur de nouveaux marchés. J’étais attéré, non pas que les labels m’appellent mais qu’ils ne sachent pas le faire eux-même. Les uns après les autres, la même demande, “aide-nous à nous exporter outre-Atlantique”. Ensuite, ce sont les labels internationaux qui sont venus vers moi avec la même demande. J’ai perçu qu’il y avait une vraie place à prendre sur le marché. Puis (à cette époque), la mère de toutes nos patries, Universal (dans un lieu que je ne citerai pas en Europe), m’a demandé de l’aider à exporter un de ses artistes des plus vendeurs aux Etats-Unis. Quoi ??! Je me suis dit, “vous êtes Universal, je vous en supplie dites-moi que vous savez développer des artistes sur de nouveaux marchés?” Non.

C’est alors devenu évident pour moi. Malgré le chaos dans l’industrie du au téléchargement illégal, les deals 360°, les licenciements aucune évolution n’avait eu lieu depuis l’industrie traditionnelle. Les gens n’avaient toujours pas appris de leurs erreurs et n’évoluaient pas par rapport aux schémas traditionnels de l’industrie.
Par exemple: les DA trouvent des artistes, les labels signent les-dits artistes, ils créent du buzz en attirant l’attention des radios, et plus tard, la distribution physique s’active dans des lieux tels que les magasins de disques, Target, Bestbuy… afin de vendre cette musique et que tous puisse rentrer dans leurs frais. Ce modèle est désormais obsolète.

Alors qu’est-ce que toute cette histoire a à voir avec la mondialisation de la musique ? Tout. C’est le modèle anti-globalisation, cette approche traditionnelle que les professionnels de l’industrie ont, à notre grand malheur.

Il y a dix ans, les charts Billboard identifiaient ne comptaient que très rarement d’artistes internationaux. Statistiquement, environ 2% des artistes présents dans le top étaient étrangers. Désormais, plus de 30% des artistes sont internationaux. Les musiciens internationaux ont de nos jours une forte présence sur la scène Américaine, et les musiciens et labels Américains doivent repousser leurs limites (à savoir tourner hors du marché US). Ceci ne s’applique pas simplement aux groupes US, le développement international prend place partout, dans tous les pays et plus que jamais. Les opportunités de synchronisation internationale batte son plein, les opérations de sponsoring intercontinentales sont en plein essor, le placement de titres dans les jeux vidéos, produits en édition limitée, les applications, et les festivals de musiques internationaux sont désormais dominants. Pourquoi penseriez-vous localement quand le monde vous offre plus d’opportunités que vous n’auriez jamais pu rêver?

Ce n’est pas en appliquant simplement les discours stratégiques (c’est à dire une réflexion mondialisée) que vous réussirez pas raviver l’industrie. La mondialisation de la musique signifie que vous devez exploiter toutes les possibilités, et plus précisément, vous devrez établir de nouvelles manières de distribuer votre musique via les nouvelles grandes avenues mondiales qui sont la plupart du temps trop importantes pour un artiste DIY. Vous devez investir dans une assistance. Posséder un compte iTunes accessible depuis l’Espagne, ou un compte CDbaby par lequel quelqu’un en Grèce pourra se procurer votre album ne signifie pas que vous êtes un artiste international. Cela veut simplement dire que vous avez mis en place un véhicule de communication au travers duquel des fans potentiels pourraient acheter votre musique, maintenant, vous devez être aux commandes de ce véhicule et l’installer là où les fans achèteront la musique.

Nombre d’entre vous liront cet article et se diront : “hum ok, c’est une info futile !” Je suis d’accord, mais je vois rarement les gens appliquer effectivement ces techniques. Les appliquer, naviguer en terrain international et explorer de nouveaux marchés n’est pas chose aisée. C’est un processus qui prend du temps, bien plus que de s’attaquer uniquement au marché local, et de plus, les questions légales qui y sont liées rendent les choses d’autant plus difficiles. Traverser les frontières avec des contenus créatifs, des copyrights, des sponsors etc, induit des coûts supplémentaires (avocats spécialisés dans l’entertainment, boites de management internationales, attachés de presse internationaux, etc.), mais en raison de l’émergence rapide de ce modèle globalisé, cette spécialité n’est pas bien maîtrisée par les avocats. D’autres, à la lecture de ce billet, pourront croire que je fais de la pub pour mes services d’avocat spécialisé dans l’entertainment qui se concentre sur le développement à l’international

Certes, je comprends les enjeux de l’internationalisation parce que c’est ma niche, mais là encore, vous avez tort. Vous n’avez pas idée du nombre de personnes à qui je dirais très explicitement “non, je ne peux pas vous représenter”, d’autant plus si cela ne colle pas sur le plan créatif. De plus, concentrer son activité sur la mondialisation de la musique signifie qu’il faut offrir à ses clients son point de vue, sa créativité, ses contacts et ses connaissances juridiques, et on ne peut pas le faire avec un nombre infini de clients.

Que vous soyez avocat, manager, agent, musicien, label, artiste ou assistant de production, je vous pose cette seule et unique question: “que pensez-vous faire dans 5 ans si vous ne parvenez pas à acquérir des compétences internationales ?” Franchement ? Vous pouvez être d’accord ou non avec ce que je dis, mais les frontières s’estompent un peu plus chaque jour, nous sommes de plus en plus connectés, et nous sommes influencés par des cultures différentes à chaque minute. En plus de la mondialisation généralisée qui touche toutes les industries, des télécoms à l’ingénierie, observez le morcellement que subit notre industrie. De nouveaux styles prennent vie chaque nuit, des groupes plus ou moins inconnus peuvent générer des millions de hits sur YouTube en une heure et chaque minute des découvertes musicales sont faites via Twitter. Ces actions ont-elles des conséquences à un niveau local ou mondial ?

Article initialement publié sur Music Globalization, le blog de Martin F. Frascogna et traduit par Lara Beswick.

Retrouvez Martin sur Twitter

Crédits photos : FlickR CC futurealtlas.com, jah~, duke.roul

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#MIDEM11 Mobile Roadie : l’app musicale à portée de tous http://owni.fr/2011/02/24/midem11-mobile-roadie-lapp-musicale-a-portee-de-tous/ http://owni.fr/2011/02/24/midem11-mobile-roadie-lapp-musicale-a-portee-de-tous/#comments Thu, 24 Feb 2011 13:02:23 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=30504 Le MIDEM est l’occasion parfaite de faire se croiser entrepreneurs, professionnels de la musique, artistes et représentants de médias. L’édition 2011 n’y a pas fait exception, et la manifestation cannoise, même si elle a vu sa fréquentation baisser par rapport aux années précédentes, s’est encore fait le carrefour des initiatives innovantes et réflexions sur le futur d’une industrie qui peine parfois à savoir de quoi il sera fait.

Parmi les entreprises présentes au Palais des Festivals en cette fin janvier, l’américaine Mobile Roadie. La start-up est née en 2009 au célébrissime festival/rendez-vous mondial des start-ups innovantes South By South West ou SXSW (pour lequel OWNI concourt d’ailleurs au titre de “News Related Technology”).

Son co-fondateur, Michael Schneider, est ce que l’on peut appeler un entrepreneur précoce… et un “workaholic”.
Fondateur dès son quinzième anniversaire de “Video Game Central”, une solution pour vendre des jeux vidéo neufs et d’occasion, puis l’agence interactive Fluidesign deux ans plus tard. En 2007, Michael Schneider crée Nesting.com, un portail à destination des mères de famille avant de lancer Mobile Roadie en 2009.

Il nous parle des perspectives de son entreprise dans le contexte de l’industrie de la musique, et nous apporte sa vision des opportunités de celle-ci pour l’année 2011.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Son interview est à compléter avec celle de Matthieu Gazier, le représentant français de Mobile Roadie. Celui-ci nous apporte une vision locale complémentaire de celle, globale, de Michael Schneider. Il évoque le marché français de la musique et sa réactivité quant aux applications mobiles.

Il est également fondateur d’Ekler’o’shock, un label électro parisien.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Retrouvez Michael Schneider sur Twitter et sur son blog personnel.

Interviews réalisées par Lara Beswick et Loïc Dumoulin-Richet – Montage : Romain Saillet – Crédit musique : Artner.

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[CLIP] “Download Me I’m Free” http://owni.fr/2010/11/27/clip-download-me-im-free/ http://owni.fr/2010/11/27/clip-download-me-im-free/#comments Sat, 27 Nov 2010 10:00:52 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=28384 #NoComment #SecondDegré #BonWeekend

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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MyMajorCompany : la fin de l’histoire ? http://owni.fr/2010/11/24/mymajorcompany-la-fin-de-lhistoire/ http://owni.fr/2010/11/24/mymajorcompany-la-fin-de-lhistoire/#comments Wed, 24 Nov 2010 14:25:21 +0000 Romain Péchard http://owni.fr/?p=28295 Article écrit par Romain Péchard, associé de The Persuaders, cabinet conseil en stratégies web. Il a été publié sur le site Tech Crunch France. romain Péchard écrit également sur le site Weqli.com.

MyMajorCompany a fait rêver toute la sphère web lors de son lancement en décembre 2007. Après 3 ans d’existence, 32 artistes produits dont un devenu grand public (Grégoire) et un autre en passe de le devenir (Joyce Jonathan), il ne fait malheureusement plus rêver. Autoproclamé “label musical communautaire” sur le fondement qu’il permet à qui veut d’investir dans la production d’un artiste, ce label d’un genre nouveau lors de son lancement s’est rapidement rangé dans la liste des labels standard, seul le modèle économique étant légèrement différent.

Après avoir surfé sur la vague des Arctic Monkeys et autres groupes comme Ok Go ayant vu leur notoriété exploser grâce à MySpace ou Youtube, le modèle fondé sur la production communautaire semble prendre du plomb dans l’aile avec des résultats plus que médiocres… et voir arriver des concurrents qui pourraient bien enterrer pour de bon ce modèle.

Phénomène de mode. Jeu d’argent et rêve. Sans les fans.

Après avoir été un phénomène de mode, les labels communautaires ont pour la plupart fermé par incapacité à trouver un artiste capable de rapidement être grand public comme Grégoire, artiste signé chez MyMajorCompany. Mais aussi par incapacité à produire une véritable valeur ajoutée pour les visiteurs de ces sites qui se retrouvent bien souvent confrontés à des artistes très formatés. La promesse de produire de nouveaux artistes, et par “nouveau” entendez différents, n’est pas tenue. Joyce Jonathan et Grégoire sont de bons exemples du formatage musical.

Car ce modèle de label ne se repose pas sur la prise de risque mais l’investissement de particuliers qui espèrent bien gagner de l’argent après le lancement de stars, comme cela a pu être le cas avec l’artiste Grégoire. La direction artistique peut être faite en amont par une pré-sélection de l’entreprise, comme il fait chez MyMajorCompany, mais ce sont les investisseurs qui décident de produire tel ou tel artiste, sans connaissance artistique ni expertise du milieu musical. Ce qui fait qu’ils vont investir dans des artistes qui ressemblent à ce qu’ils aiment actuellement, empêchant alors cet artiste de sortir du lot car bloqué par la star du moment.

La faiblesse de ce modèle réside donc dans la notion du particulier qui prend le rôle d’expert et qui investit dans des artistes qui ressemblent à des artistes grand public. Mais ce qui est le plus dangereux pour MyMajorCompany est le fait que l’entreprise ne prend pas en compte la relation avec les fans et la force de ces derniers pour faire émerger de véritables révélations, le véritable moteur qui fait de Youtube le plus grand découvreur de talents au niveau mondial.

Pas une aide aux fans ou aux artistes mais une aide aux producteurs et maisons de disque.

Mais le véritable point qui a fait chuter les entreprises sur le modèle de MyMajorCompany, et qui en fera tomber d’autres dans des domaines différents, est la découverte du pot aux roses : ces sites soit-disant “communautaires” avec pour objectif d’aider les artistes ne sont que des sites permettant de réduire la prise de risque du label de production. En effet le label est payé quoiqu’il arrive, puis il prend la part du lion si l’artiste sort du lot, et éventuellement il reverse de une partie marginale de l’argent gagné sur la vente de CDs aux investisseurs.

Cette mécanique ne produit donc pas de résultat valable, sauf dans les rares cas où les directeurs artistiques des grandes maisons de disque ont raté un artiste qui passe alors sur ce réseau alternatif pour être subventionné par un label secondaire. Avant de reprendre l’ascenseur vers les grandes maisons de disque via l’accord entre MyMajorCompany et Warner Music. Un véritable circuit de récupération généré par l’industrie musicale et soutenu par des particuliers qui jouent au directeur artistique au lieu de jouer au boursicoteur.

Le modèle MyMajorCompany ne répond pas au besoin des artistes (trouver leur public) ou à celui des audiences (découvrir de nouveaux artistes) mais à celui des labels (faire baisser la prise de risque) et des maisons de disque (réintégrer rapidement les artistes oubliés dans le circuit traditionnel). Mais surtout il ne crée pas la valeur qui peut aider cette industrie à prendre avantage de l’Internet pour aller de l’avant.

L’avenir : Mass market vs Long Tail ?

La problématique de la production est une fausse problématique. Il est possible de produire son album à prix très réduit sans avoir recours à des services du type MyMajorCompany. L’enjeu pour les artistes n’est plus alors de produire, il est de se confronter, de se faire connaître et reconnaître par son public. Official.fm, startup suisse, semble aujourd’hui bien placé dans ce registre, bien que loin derrière les Youtube, Facebook et MySpace. Ce qui supprime irrémédiablement tout intérêt à MyMajorCompany.

Mais les véritables concurrents de MyMajorCompany ne sont pas ces mastodontes ou les startups qui tentent de percer dans les sites communautaires sur le thème de la musique. Ce sont les entreprises qui vont être capables d’aider les artistes à générer plus de revenus. Et dans ce domaine les startups comme BandCamp qui facilite la vente de produits dérivés, LiveStream ou Awdio qui permet de diffuser des événements en live sur Internet sont pour le moment bien placé pour devenir les partenaires à la fois des maisons de disque que des artistes en devenir.

Dans un modèle où la production n’est pas un souci, où la diffusion ne l’est plus non plus, tout se jouera sur la capacité des artistes et des maisons de disques à rester en contact avec son public et fournir du contenu fréquemment pour ne pas être oublié et remplacé par un autre. L’avenir ne sera pas un débat entre mass market et long tail mais reposera sur la capacité à produire des contenus inédits et nouveaux qui pourront être vendus aux fans.

Article initialement publié sur Tech Crunch France

Crédits photos : FlickR CC louisvolant; Steve Crane

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Industrie musicale : fini de rêver http://owni.fr/2010/10/14/industrie-musicale-fini-de-rever/ http://owni.fr/2010/10/14/industrie-musicale-fini-de-rever/#comments Thu, 14 Oct 2010 17:11:20 +0000 Wayne Rosso http://owni.fr/?p=27057 Wayne Rosso, auteur sur The Music Void et administrateur de son propre site Wayne’s World, propose nombre de billets pertinents sur l’état actuel de l’industrie musicale. Il s’intéresse aujourd’hui sur un ton sarcastique aux mauvais choix effectués par les gros bonnets de l’industrie musicale concernant les opportunités offertes par la vente en ligne.

Cette semaine, John Lennon aurait eu 70 ans. Cela m’a fait penser aux célèbres paroles de sa chanson “God” : “The dream is over” (fini de rêver).

La chanson fait sans doute référence à la fin des Beatles, mais il semblerait qu’elle s’applique également aux services de musique en ligne autrefois très prometteurs.

Investir ? Non merci.

L’espoir d’être à l’origine de la transformation la plus profonde de l’industrie musicale, qui a inspiré les entrepreneurs il y a plus de dix ans, a fini par être anéanti par les gens qui en auraient tiré le plus de profit : ceux de l’industrie de la musique.

Les jeux sont faits. Plus aucun protagoniste de poids ne mettra un pied dans le business. Les investisseurs ne veulent pas nourrir l’illusion qu’ils financeront la moindre start-up liée à la musique, qu’elle soit brillante et innovante ou non. Comme l’a confié le représentant d’un grand groupe de média il y a quelques mois, il en ont marre de signer de gros chèques d’avances aux labels. Sans parler des énormes honoraires dont les start-up doivent s’acquitter pour acquérir leur licence, un procédé qui prend au minimum un an (sans vraie raison, serais-je tenté d’ajouter).

L’ironie de tout cela réside dans le fait que les labels se sont mis-eux mêmes dans la situation où ils doivent dépendre du gros de leurs ventes numériques  via ds boites qui se contrefichent de vendre de la musique : Apple, Amazon et maintenant Google. Ces géants génèrent  des revenus  immenses, mais 99,9% de ceux-ci n’ont rien à voir avec la vente de musique en ligne.

Vous vous souvenez quand les gens de l’industrie de la musique s’est écriée “plus jamais” quand ils ont enfin compris qu’Apple gagnait une fortune grâce aux ventes d’iPods ? Ils disaient alors que jamais plus ils ne laisseraient un fabricant de hardware s’en tirer sans leur reverser une partie de ses bénéfices. Doug Morris a brillamment mis cette menace à exécution : pour chaque “Zune” vendu, c’est 1$ qui lui revenait. Bien joué, Doug ! Tu devrais aller préparer des burgers au McDo. Avec l’argent que tu t’es fait grâce à ce deal, tu pourrais te payer un menu Best Of pour le déjeuner.

Un dirigeant expérimenté du secteur de la musique en ligne m’a récemment dit que “les labels, c’est de la sous merde. Ils vont à Cupertino (ville abritant le siège d’Apple, ndt), laissent Steve Jobs leur donner la fessée, reviennent chez eux et essaient de piquer tout ce qu’ils peuvent aux start-up pour se remonter le moral.

Non, Google Music ne sauvera pas l’industrie.

Le fait que Google ait à coeur de s’imposer comme un acteur sérieux avec une vraie offre musicale donne des sueurs froides à tous les juristes de maisons de disques. Ils ont l’impression que tout va changer à cause de ça.  Ce n’est pas le cas. Les gens ont tendance à oublier que ce n’est pas parce que c’est Google que ça va cartonner.  Ils traînent leur lot de casseroles : vous vous souvenez de Google Wave et Buzz ?

Les labels comptent sur Google pour les libérer de l’étreinte mortelle d’Apple. Ca n’arrivera pas. Il est certes possible que Google absorbe quelques parts de marché, mais pas au détriment d’Apple. C’est comme ça qu’a procédé Amazon avec son site de vente de musique en ligne.

De ce que l’on sait, Google ne va rien proposer de particulièrement innovant. En gros, il s’agit d’un clone d’iTunes assorit d’un service de stockage payant. Ca n’a apparemment rien de plus que ce qui a déjà été fait par d’autres. Personne ne paiera 25$ par an à Google pour stocker sa musique sur un cloud. Les labels comptent sur la moitié de ce revenu. De plus, les noms qui circulent dans les médias pour prendre la tête de Google Music sont juste grotesques.

Ce que l’industrie a accompli, c’est exactement ce dont elle n’avait pas besoin. Ils ont anéanti la concurrence. Bravo. Fini de rêver.

Article initialement publié sur The Music Void et Wayne’s World

Crédits photos : FlickR CC : flickrich ; shallowend

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Concentration majors/ indépendants : rock the music industry ! http://owni.fr/2010/09/18/concentration-majorsindependants-rock-the-music-industry/ http://owni.fr/2010/09/18/concentration-majorsindependants-rock-the-music-industry/#comments Sat, 18 Sep 2010 08:00:34 +0000 Hugo Amsellem http://owni.fr/?p=26575 Hugo Amsellem revient sur l’impressionnant mouvement de concentration, déconcentration et re-concentration qu’a connu l’industrie musicale à partir des années 50, et qui a pour origine une forte secousse au sein du champ institutionnel : le rock’n'roll !

La crise… de 1929

La crise de 1929 accentuée par l’émergence de grandes chaines de radio a fait chuter les ventes de disques de 150 millions à 25 millions en 1935 aux Etats-Unis. La radio est premièrement tenue responsable de cette crise, car elle offre gratuitement l’écoute de musique. Pour faire face à ces revenus en chute, l’industrie musicale se restructure et ce concentre. Ainsi à la fin des années 1930, le marché mondial est dominé par 3 entreprises : Victor, Columbia, EMI et Decca fondé en 1934. La stratégie est dès lors différente puisque les maisons de disque impliquent désormais les grandes chaines de radios dans la promotion des artistes.

Decca fut la première entreprise à se consacrer uniquement à la production, à la commercialisation, et la promotion de ses artistes. Ainsi cette firme créée elle même le fameux « star-system » en ne concentrant ses efforts que sur quelques artistes, répondant désormais an nom de « stars ». Les nombreux « hit parade » rassemblent chaque samedi soir des milliers d’américains derrières leurs postes de radios pour connaître l’artiste le plus acheté de la semaine.

50s – 70s : it’s (not) only rock’n'roll

En 1954, avec l’explosion de la culture « Rock and Roll », les majors ne sont plus qu’à l’origine de 34% des disques figurant dans le top 100. En effet, le rock est contestataire, et donc indépendant. Les labels indépendants deviennent donc très puissants sur ces segments anciennement de niche. L’industrie musicale assiste donc pendant cette période la a un phénomène de déconcentration du marché, avec de nouveaux entrants qui viennent prendre des parts de marché importantes aux acteurs principaux du secteur.

Suite à cette révolution « Rock & Roll » les majors vont adopter une toute nouvelle stratégie. Avant cela, les maisons de disques produisaient un nombre relativement peu élevé d’artistes, mais avec un matraquage médiatique tel que ces artistes devenaient des stars avec les retombées financières attendues. Mais face à la menace de nouveaux entrants les majors adoptent une nouvelle stratégie qui part d’une remise en cause de leur cœur de métier. D’une part car les indépendants déplacent leur centre de gravité de la commercialisation des disques, à la découverte de nouveaux talents. Et ce cœur de métier n’est pas imitable pour les majors, ce qui confère aux indépendants un avantage concurrentiel certain.

La stratégie introduite par Warner au cours des années 1970 fut de construire « des organisations multidivisionnelles par lesquelles les firmes deviennent des fédérations de labels ». Ainsi la division musique de Warner-Bros rachète successivement trois des labels indépendants les plus innovants : Atlantic, Electra et Asylum. La découverte de talents est donc externalisé puisque les labels achetés gardent une autonomie stratégique mais sont toujours rattachés à la maison mère.

De part cette nouvelle stratégie adoptée par la suite par tous les acteurs de l’industrie, les majors combattent l’incertitude du marché. Avec des coûts de productions et surtout de promotion importants, les majors multiplient les sorties pour espérer rentabiliser les productions dont 1/10ème atteint l’équilibre financier. Ainsi on assiste à une concentration verticale de l’industrie qui a pour but ultime de réduire les coût fixes et créer des économies d’échelles.

Pendant cette longue période qui s’étale de l’invention du phonographe à aujourd’hui, on distingue principalement 6 régimes de concurrence :

- La concurrence sur les appareils d’écoute notamment entre Berliner et Edison

- La concurrence se déplace alors sur la qualité des systèmes d’écoute

- La concurrence va alors s’installer sur les « stars » dans le modèle du « star system »

- Puis avec l’émergence de nouveaux courants musicaux, la concurrence se déplace vers la capacité des maisons de disques à produire des musiques alternatives, et donc d’anticiper, de découvrir, et de profiter des nouvelles tendances.

- Après 1960 les majors vont réorganiser le système en firmes multidivisionnelles et la concurrence s’effectue sur la stratégie de fusion et d’acquisition des labels.

- Le dernier régime de concurrence va se déplacer vers la gestion du catalogue, en monétisant le « back catalogue » avec l’apparition dans chaque majors d’une division « publishing ».

Et aujourd’hui ?

En 2009, nous nous retrouvons en quelques sorte dans la même configuration qu’au début des années 50. 4 Majors se partagent 80% du marché de la musique enregistrée (en valeur) et trustent presque toutes les places des tops. Et encore une fois les nouveaux comportements consommateurs remettent en cause cette domination et intrinsèquement le modèle même des majors. Quel nouveau modèle va émerger de cette révolution? Le pouvoir ne semble cette fois-ci pas être transféré vers les indépendants, ou en tout cas pas pour l’instant.

Article initialement publié sur industriemusicale.com

Crédits photos CC FlickR Artnow314; timpearcelosgatos; ikaink

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Thot: découvrez la “Vegetal Noise Music” http://owni.fr/2010/09/09/thot-decouvrez-la-vegetal-noise-music/ http://owni.fr/2010/09/09/thot-decouvrez-la-vegetal-noise-music/#comments Thu, 09 Sep 2010 13:35:30 +0000 Martin Untersinger http://owni.fr/?p=26460 Thot compose des morceaux aux accents post industriel avec talent. Il est aussi un groupe qui a fait le pari d’une stratégie centrée sur ses fans et en dehors des circuits traditionnels de l’industrie musicale. Découvrez son interview et une vidéo de la reprise tonitruante du morceau de Justice Waters of Nazareth.

Qui est derrière Thot?

Je m’appelle Grégoire Fray, je suis Français et je réside à Bruxelles depuis 10 ans. Je suis le leader du groupe Thot dont je suis le chanteur, guitariste, claviériste mais également compositeur, parolier, directeur artistique et producteur.

Énergie maximum, électricité, ambiances aériennes,  images envoûtantes, le gain à 12.

Tu qualifies le style de Thot de “Vegetal Noise Music”: qu’est ce que ça veut dire?

Le style de Thot se situe entre rock industriel ou post industriel, musique électronique, rock’n'roll mais aussi ambiant ou acoustique. Mais c’est sous l’étiquette originale de “Vegetal Noise Music” que je préfère présenter le projet. Ce terme résume également l’univers très personnel, à la fois végétal et poétique, dans lequel les protagonistes sont des chardons électriques, des collines silencieuses ou encore des éoliennes bavardes.

Je développe ainsi (en collaboration avec un ami graphiste, Sébastien Bontemps, aka Truc.Graphic et notre vidéaste live, Arielle Moens) une identité visuelle très forte, que ce soit par le biais des artworks  des sorties, les clips ou projections live. Sur scène justement, Thot est composé de 4 musiciens (Gil, Hugues, Julien et moi) et donc, d’une VJ (attention, pas DJ!!!), Arielle.

Énergie maximum, électricité, ambiances aériennes,  images envoûtantes, le gain à 12. Ça va vite et ça va fort dans les émotions. Pas de concessions.

Où vas-tu ?

J’ai arrêté de courir après une maison de disque

Pas de concessions non plus vis-à-vis de la musique, des textes, de la démarche sonore, du discours et des choix stratégiques concernant le nouvel album prévu pour la fin 2010. Soutenu par l’agence de com’ Domino Media, j’ai décidé d’arrêter de courir après une maison de disque et de continuer à croire qu’on ne peut pas exister en tant que musicien si on ne fait pas partie d’un circuit officiel. C’est un choix qui découle d’une envie et du constat que la musique de Thot n’intéressait aucun label lorsque j’ai fait les démarches officielles.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Une communauté de fans: Les Vegetal Noise Lovers

L’avenir apportera peut-être de bonnes nouvelles, mais d’ici là, ce qui est important pour moi, c’est de partager l’univers de Thot avec une communauté de fans toujours grandissante, et avec un public plus large : par le biais des sorties des singles qui vont conduire à la sortie de l’album mais aussi via les concerts. J’en tire une grande liberté de mouvement et les retours, qu’ils soient des fans ou des médias qui nous soutiennent (blogs, webzines, radios) me confortent dans l’idée que la stratégie est pour l’instant la bonne, adaptée à nos besoins et capacités.

Un partage sans contrainte de la musique

Une stratégie basée sur le “direct to fan” (je m’appuie sur ma communauté de fans pour faire découvrir et diffuser ma musique), sur les réseaux sociaux, sur l’interactivité et les rencontres autours de l’univers musique et visuel de Thot. Un partage sans contraintes de la musique, et une réelle revendication du pouvoir des fans quant à sa diffusion. Loin de vouloir leur demander ce qu’ils aimeraient entendre,  mais les inviter à se créer leur propre histoire avec la matière sonore qui est distillée au grée des singles.

Ce n’est pas un manifeste universel, ce sont mes propres choix et mes propres envies. Je les applique autant à la musique qu’a ma vie personnelle.

Prochain concert de Thot: samedi 11 septembre à l’Autumn Rock Festival, Belgique

Retrouvez le groupe sur :

http://www.thotweb.net
http://www.facebook.com/thotmusic
http://www.twittter.com/thotmusic
http://thot.bandcamp.com
http://www.myspace.com/thot

Photo de Grégoire Fray par Guillaume Kayacan

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Noomiz: un myspace français ? http://owni.fr/2010/05/23/noomiz-un-myspace-francais/ http://owni.fr/2010/05/23/noomiz-un-myspace-francais/#comments Sun, 23 May 2010 21:42:23 +0000 Admin http://owni.fr/?p=16342 Calculer et prendre en compte la façon dont se propage une chanson sur les réseaux sociaux est une des clefs incontournables pour vendre de la musique, surtout sur Internet. C’est ce que ce propose Noomiz, qui table sur un nouvel algorithme pour proposer aux artistes une plateforme de blogging efficace et des solutions de marketing digital.

Ouvrir un myspace, c’est bien. Mais sans parler du design hideux de la plateforme, les possibilités et fonctionnalités du site en termes de gestion de communauté et de viralité ne sont finalement issues que de son effet de marché (ie. sa large utilisation). Myspace ayant clairement raté le tournant du web social, les artistes ont tout intérêt à envisager d’autres solutions, incluant des fonctionnalités plus riches en terme de suivi et de gestion.

Présentation  de cette initiative rafraîchissante.

Une solution de blogging

Sans se hisser au niveau de l’excellent Bandcamp, Noomiz propose une interface de blogging plutôt originale et intéressante, où les items (dates de concerts, news) sont organisés sur la page d’accueil par simple “glisser/ déposer” dans la page. Cependant, le tout est codé en flash, ce qui pose question à l’heure de l’avènement des iPhones et autres tablettes.

L’autre force du service c’est de prévoir (pour l’instant du moins) une sélection à l’entrée, ce qui a au moins le mérite de ne diffuser sur la plateforme que des profils et des groupes de bonne qualité et éviter les spams ou les profils non musicaux qui pullulent sur Myspace.

Les membres peuvent également partager ou exporter de widgets personnalisables (comme des players audio ou vidéo) et gratuits.

Des débuts prometteurs

Même si les chiffres officiels sont inconnus, on parle d’un millier de visiteurs uniques par jour alors que le site est encore en beta privée. Cela s’ajoute à l’autre bon millier de profils et de blogs  d’artistes de bonne qualité créés.

Rencontre avec des professionnels

L’autre particularité de Noomiz est que la plateforme sert d’interface entre des professionnels (Valéry Zeitoun, Marc Thonon, Julien Creuzard…) et artistes. Un terrain glissant ?

On se souvient évidemment de l’initiative piteuse d’Universal, My Music Pro. Ce service de coaching par téléphone proposait aux artistes d’y aller de leur poche pour s’entretenir, par téléphone, avec des “experts” du monde de la musique. Ingés-son, directeurs artistique ou managers vendaient leurs services à qui voulait bien dépenser quelques euros par minute d’entretien.

On est ici bien loin de ce modèle clientéliste et faussement 2.0, puisque les rencontres entre professionnels et musiciens hébergés sur le plateforme Noomiz sont décidées par le site, sans logique financière ou marchande. Surtout, l’artiste choisi ne débourse pas un sou. Le service ne refait pas l’erreur des labels participatifs en laissant le travail de sélection musicale entre les mains de professionnels… aidés par un algorithme.

L’algorithme

C’est sans doute l’innovation clé de la plateforme. Il prend en compte quatre facteurs et attribue en conséquence des “points” aux artistes :

> Audience (Volume / Comportement)
> Réseau / Amis
> Partage / Widgets
> Activité scénique

Si on jette une oreille attentive au “top” qui découle de cet algo, on s’aperçoit qu’il marche plutôt bien. Même si tout n’est pas d’une qualité exceptionnelle, on a droit a de belles pépites (Mondrian ,Captain Kid, Cercueil, FuryKane, Kitsch Device, par exemple). Ce qui est intéressant, c’est bel et bien le volet “partage / widget” de l’algorithme, qui permet de prendre en compte un aspect devenu crucial dans le marketing digital: la progression et la propagation de l’artiste sur les réseaux sociaux et sur les widgets “embeddables”.

Des conseils particuliers

Juste pour le plaisir, une vidéo qui a le mérite de prendre le parti d’une communication décalée.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

L’interrogation demeure néanmoins quant au modèle économique de Noomiz, notamment à moyen-terme si les coûts de gestion augmentent avec la popularité du service. Les perspectives sont pourtant là : on peut par exemple envisager une monétisation de l’algorithme si ce dernier fait ses preuves, ou une prise de bénéfice sur les profits générés par un artiste estampillé “Noomiz”.

Sans être pleinement révolutionnaire mais loin des fumisteries faussement digitales des majors et des labels participatifs rouillés, Noomiz est probablement une des solutions – gratuite – les plus crédibles aujourd’hui pour un artiste français qui veut utiliser le web à bon escient.

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Merci à Valéry pour ses précieuses indications. Il est le manager de Clarys, un groupe qu’il a inscrit sur Noomiz. Son test et son verdict à cette adresse.

Crédit Photo Flickr : ivanzuber.

[Màj 25/05 : les services des professionnels sont facturés à la minute par My Music Pro, et non par heure]

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