Emprisonnement d’Emin et Adnan: La France doit condamner l’Azerbaïdjan

Le 11 novembre 2009

Tout a commencé avec une vidéo satirique low-cost au mois de juin dernier. Un âne est invité à une conférence de presse pour parler de la liberté de’expression en Azerbaïdjan. Ca n’a pas plu au présipaute local et à sa clique. Mais alors pas du tout. La réponse des autorités ne s’est pas faite attendre : une [...]

Tout a commencé avec une vidéo satirique low-cost au mois de juin dernier. Un âne est invité à une conférence de presse pour parler de la liberté de’expression en Azerbaïdjan.

Ca n’a pas plu au présipaute local et à sa clique. Mais alors pas du tout. La réponse des autorités ne s’est pas faite attendre : une petite ratonnade est organisée un soir où le groupe d’activistes dînait au centre de Bakou.

Les 2 leaders, Emin Milli et Adnan Hajizade, vont porter plainte. Là, surprise ! Au lieu d’être écoutés par la police, ils se retrouvent menottés et enfermés.

Le chef d’inculpation, ‘hooliganisme’, est bien connu des policiers ex-soviétiques, puisqu’il englobe à peu près tout, que vous ayez déclenché une baston ou que vous vous soyez plaint de la qualité de la nourriture à la cafèt’ de la fac.

Depuis juillet, les 2 bloggers sont restés en prison, n’en sortant que pour assister à un procès inique.

Pour voir le côté positif de l’affaire, l’arrestation d’Adnan et Emin a permis une énorme mobilisation, en Azerbaïdjan, dans le Caucase et à l’étranger, ainsi que la production de ce très bon morceau de rap :

L’Union Européenne, l’ONU et l’OSCE ont exprimé leur indignation face à ce procès politique. En France ? Rien. L’Azerbaïdjan est un ami utile et pétrolifère. On peut bien excuser son président pour ses sautes d’humeur.

C’est pourquoi je veux aujourd’hui écrire à M. Jean-Louis Dumont, le président du groupe d’amitié France-Azerbaïdjan à l’Assemblée. Dumont a été serrer la patte des dirigeants azerbaïdjanais l’année dernière et a eu le culot d’affirmer que le pays faisait des progrès sur le chemin de la démocratie !

Nos représentants doivent s’exprimer contre l’arbitraire qui sévit à nos portes. Ne rien dire, c’est cautionner la politique de la répression.

Envoyez, vous aussi, un e-mail à Jean-Louis Dumont!

Update 16 novembre. Je viens d’avoir Jean-Louis Dumont, président du groupe d’amitié France-Azerbaïdjan, au téléphone.

Il affirme, bien sûr, qu’on « ne peut que condamner ce type  d’action », que « la liberté d’action sur internet doit être respectée », et autres poncifs du genre.

Une protestation officielle ? Mais non, voyons, toute cette indignation se fait à titre personnel. C’est ce qui est d’usage dans ce type d’affaire, nous dit M. Dumont. (Mais bien sûr, y’a qu’à voir le cas Clotilde Reiss, emprisonnée 1500 km au sud d’Emin et Adnan).

Il parlera de la condamnation d’Emin et Adnan cette semaine avec les autres membres du groupe d’amitié France-Azerbaïdjan. Et peut-être publieront-ils un communiqué commun. Peut-être.

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