Big brother racle les fonds de tiroir

Le 14/08/2012

[Lu sur La Tribune de Genève, ZDNet et Slate.fr]

Chaque internaute peut aujourd'hui bénéficier des services de Google, Facebook et Twitter gratuitement. Mais loin de rester privées, les informations fournies par les utilisateurs sont vendues par les entreprises en question à divers annonceurs, lesquels achètent donc une audience qualifiée.

Toujours à l'affût d'un meilleur ciblage de ses utilisateurs, Facebook vient donc de lancer une nouvelle fonctionnalité permettant aux utilisatrices d'indiquer si elles sont enceintes. L'option leur permet de préciser le nom de l'autre parent, le sexe de l'enfant, et la date approximative de la naissance. Il est même possible d'ajouter une échographie. L'occasion pour Facebook d'aller chasser de nouveaux annonceurs parmi les entreprises liées à la maternité, et de pousser toujours plus loin les frontières de la vie privée.

Ces questions sont d'autant plus présentes aujourd'hui, comme l'explique Slate, qu'une équipe de chercheurs britanniques vient par ailleurs de mettre au point un algorithme capable de déterminer à quel endroit se trouveront les utilisateurs de smartphones 24 heures plus tard. La marge d'erreur de cette application qui mobilise les données de tracking des téléphones portables n'est que de 20 mètres. Elle utilise non seulement les données personnelles des utilisateurs mais également celles de leurs contacts, ce qui permet de prévoir les ruptures du quotidien et, par exemple d'anticiper une sortie au cinéma.

Dans le magazine Forbes, Parmy Olson détaille les possibles applications juridiques. Si les autorités pouvaient imaginer quels schémas de déplacement sont associés à certains types de crimes, elles pourraient être capable de poster des officiers au bon endroit et au bon moment pour prévenir ces actes. Mais le problème, c’est que l’algorithme n’agrège pas des données anonymes pour en faire émerger des tendances. Il s’intéresse au suivi d’individus spécifiques et de leur entourage.


Certains projets de réseaux sociaux, tels que Diaspora.com ou App.net par exemple, ont pour ambition de s'imposer face à Facebook notamment, et de favoriser les développeurs et non les publicitaires. Leur financement? Le crowdfunding. Ne manque que leur mise en ligne!