Pour quelques dollars (followers) de plus

Le 24/08/2012

[Lu sur The New York Times]

Vous êtes nouveau sur Twitter et tentez désespérément, goutte sur le front devant votre clavier, de vous faire un nom (ou un pseudo) sur Internet? Pas de problème, depuis quelques années, de nombreuses entreprises vous permettent d'acquérir des admirateurs à (plus ou moins) moindre frais.

C'est du moins ce que le comédien américain Dan Nainan avoue avoir fait, à l'image de nombreuses autres célébrités, start-ups, politiciens, ou autres internautes lambda en mal de reconnaissance. Pour quelques centaines de dollars, il a multiplié par plus de 300 son nombre d'abonnés en quelques jours. Mitt Romney, en course pour la Maison Blanche a lui aussi soulevé des soupçons en juillet dernier quand il a gagné plus de 100 000 abonnés en l'espace d'un week-end.

Outre la volonté de soigner sa popularité (ou son égo), et ne pas sombrer tel un internaute lambda dans les profondeurs du Wolrd Wide Web, la principale motivation de ces twittos est de lancer un cercle vertueux : j 'achète des amis, les gens voient que j'ai plein d'amis donc deviennent mes amis, etc. Heiddi Cundle, fondatrice de MyTab.co, une compagnie organisant des levées de fonds, avoue avoir ainsi acheté 200 followers.

Le mois suivant nous en avions entre 1 100 et 1 200 sur Twitter et sur Facebook. Nous avions besoin de nous lancer.


Des dizaines de sites offrent ces services. Parmi les plus connus, uSocial.net, InterTwitter.com, BuyTwitterFollow.com ou encore FanMeNow.com. Les abonnés Tweeter sont vendus de deux manières : les "abonnés cibles" sont le fruit d'une moisson effectuée par des logiciels cherchant les intérêts communs avec le client. Les "abonnés produits" sont des comptes inactifs créés spécifiquement dans le but de gonfler les chiffres, ou des spams générés par des machines.

La pratique est tellement répandue que l'entreprise londonienne StatusPeople a lancé un outil capable de mettre à jour les faux comptes : le Fake Follower Check. Comme l'explique Rob Waller, fondateur de l'entreprise.

Les faux comptes tendent à suivre beaucoup de gens et à avoir peu d'abonnés. Nous recoupons ensuite ça avec d'autres critères métriques pour confirmer que c'est un faux.


Si les résultats sont avérés, alors plus des deux tiers des 29 millions de fans de Lady Gaga ou des 19 millions d’abonnés de Barack Obama seraient faux ou des comptes inactifs.

Twitter tente aujourd'hui de lutter contre cette pratique, en avril dernier, le site a mené devant les tribunaux plusieurs entreprises de création de faux comptes ainsi que des spammers.

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